En octobre 2022 et alors que la relation diplomatique entre le Maroc et l’Espagne battait de l’aile, cette dernière a décidé d’intégrer l’Ukraine à sa candidature commune avec le Portugal pour l’organisation du Mondial-2030 de football.
L’annoncé a même été faite par les présidents des trois fédérations lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’UEFA à Nyon, en Suisse. « Le projet se veut être source d’inspiration pour la société au travers du football, en lançant un message de solidarité et d’espoir« , avait précisé la fédération espagnole (RFEF) dans un communiqué à propos de cette inclusion qui avait reçu « le soutien d’Aleksander Ceferin« , président de l’UEFA.
« L’exemple de ténacité et de résilience dont fait preuve le peuple ukrainien est une source d’inspiration« , a ajouté pour sa part la fédération portugaise (FPF) dans son communiqué en poursuivant: « les termes de l’adhésion de l’Ukraine à cette candidature seront discutés et définis en temps voulu. »
Dès le départ, l’intégration de l’Ukraine semblait davantage obéir à des considérations politiques que sportives. Le récent scandale au sein de la Fédération ukrainienne a totalement mis à nu cette candidature de non sens. La candidature de l’Ukraine serait remise en question à cause d’une affaire de corruption qui touche le président la fédération ukrainienne, Andriy Pavelko, suspendu depuis qu’il fait l’objet d’une enquête pour fraude et blanchiment d’argent. Le 29 novembre dernier, il a été arrêté pour détournement de fonds destinés à la construction d’une usine de terrains de football artificiels.
Les Fédérations espagnole et portugaise ne voudraient pas être mêlées à cette enquête et pourraient voir en le Maroc le remplaçant idéal, voire le sauveur de leur candidature commune. Et depuis, l’idée d’une candidature tripartite avec le Maroc refait surface surtout que les relations diplomatiques entre le Royaume Chérifien et le Royaume ibérique sont désormais excellentes. L’Espagne, allié stratégique et économique du Maroc, a décidé de reconnaitre la marocanité du Sahara occidental.
Rappelons que dès 2018, le Maroc avait décidé de s’allier avec le Portugal et l’Espagne pour une candidature commune à l’organisation du mondial 2030. Le Royaume Chérifien était même prêt à faire cavalier seul lorsqu’il a réfusé l’idée d’une offre conjointe permettrait aux pays du Maghreb de proposer une candidature commune. “Le Maroc postule pour l’organisation du Mondial 2030, c’est un fait. Mais on ne sait pas s’il y aura une candidature à trois avec les pays du Maghreb ou d’autres pays. Cela se décidera politiquement“, avait répondu le président de la Fédération marocaine (FRMF), Fouzi Lekjaa, en 2018
Et politiquement, une candidature avec l’Algérie est totalement exclue au vu des relations très tendues avec ce pays. la même année, le ministre algérien des Sports de l’époque, Mohamed Hattab, avait déclaré aux journalistes que son pays « étudiera une éventuelle candidature des pays du Maghreb pour l’organisation de la Coupe du monde. »