La France insoumise à nouveau concernée par des violences sexistes et sexuelles. Le député de l’Isère Hugo Prévost a été exclu du groupe de la France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale pour « des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d’infractions pénales », a annoncé mardi le groupe.
« Réuni le 8 octobre 2024, conformément aux principes de la charte signée par les candidat·es LFI-NFP aux élections législatives engageant à « défendre les valeurs féministes et à combattre les violences sexistes et sexuelles partout où elles se trouvent », le groupe parlementaire LFI-NFP a prononcé l’exclusion du député Hugo Prevost », a-t-il annoncé mardi soir dans un communiqué.
Le groupe avait été saisi le 23 septembre par le Comité de vigilance contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) de La France insoumise « concernant des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d’infractions pénales, antérieurs à son élection, reprochés au député ». L’élu de l’Isère, âgé de 25 ans, avait été auditionné le 2 octobre par une délégation des insoumis. « Il est ressorti de cette audition, ainsi que des éléments du dossier constitué par le CVSS à l’appui de plusieurs témoignages, que la gravité des faits reprochés et leur caractère systémique nécessitaient de saisir le groupe parlementaire afin qu’il prononce une sanction », a expliqué le groupe. Il souligne que cette décision ne pourra jamais « se substituer » à une décision de justice et « réitère son engagement sans faille dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ».
« Une volonté de contrôle sexuel »
La France insoumise avait été secouée fin 2022 par l’affaire du député Adrien Quatennenscondamné pour violences conjugales, qui avait rejoint les bancs de l’Assemblée nationale un mois à peine après sa condamnation. Le groupe LFI l’avait exclu temporairement pendant quatre mois, mais plusieurs députées du mouvement avaient dénoncé son retour dans celui-ci.
L’Union étudiante, qu’Hugo Prévost a cofondée, rapporte de son côté dans un long communiqué avoir recueilli des « témoignages » faisant état de « faits de harcèlement moral et sexuel, de schémas de prédation, de faits graves pénalement répréhensibles à caractère sexuel ». Ces faits « s’étalent sur une période de 2020 à 2024 et se seraient poursuivis après le départ de Hugo Prevost de l’équipe nationale (…) en mars », ajoute l’organisation étudiante qui dénonce « une volonté de contrôle sexuel et politique des femmes ». L’organisation ajoute que « la majorité des faits (…) étaient connus de certains depuis plusieurs mois voire plusieurs années ». Elle demande que « justice soit faite » et exhorte le député à « démissionner de son mandat ».