Plus de quatre ans après l’ouverture d’une information judiciaire notamment pour tromperie et blessures involontaires, le groupe Lactalis a été mis en examen ce jeudi pour tromperie aggravée et blessures involontaires et inexécution de mesures de retrait et rappel, et placées sous contrôle judiciaire avec un cautionnement de 300 000 euros chacune.
« Cette étape marque le début de l’instruction judiciaire dans laquelle Lactalis s’engagera pleinement et en toute transparence », assure Lactalis, pour qui « l’enjeu de cette procédure est de permettre la manifestation de la vérité scientifique dans ce dossier industriel complexe ».
Lactalis était convoqué avec la société Celia Laiterie de Craon ce jeudi au tribunal de Paris dans le cadre de l’enquête sur la contamination aux salmonelles de laits infantiles qui a touché des dizaines de nourrissons fin 2017. Au total, 53 nourrissons identifiés avaient été atteints de salmonellose en France fin 2017 après avoir consommé un produit pour enfant, essentiellement de marque Milumel ou Picot, sorti de l’usine de Craon, située en Mayenne.
De nombreux dysfonctionnements
Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires, qui vont de la gastro-entérite bénigne à des infections plus graves, notamment pour les jeunes enfants, les personnes âgées ou affaiblies.
Le processus de retrait avait été chaotique et de nombreux dysfonctionnements ayant mené à la contamination avaient été mis au jour.
Après plusieurs semaines de crise, le groupe, réputé pour sa culture du secret, avait retiré mi-janvier 2018 la totalité de ses laits infantiles produits dans l’usine incriminée, dont la production avait dû être suspendue pendant plus de six mois.