Les affaires pour viol ne cessent de s’enchaîner dans le monde du football avec une autre star du ballon rond qui se trouve dans le viseur de la justice. Contrairement aux autres affaires, celle d’Achraf Hakimi, survient au moment où la relation diplomatique franco-marocaine est au plus bas pour diverses raisons.
Le Lion de l’Atlas de 24 ans, a été entendu jeudi par les enquêteurs de la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, puis mis en examen par un juge d’instruction et placé sous contrôle judiciaire. Vendredi, le joueur était présent à l’entraînement du PSG. Son contrôle judiciaire l’autorise à quitter le territoire français, indique t-on, il pourra donc rejoindre la tanière des Lions de l’Atlas pour les deux prochains matchs amicaux contre le Brésil et le Pérou.
La machine est lancée et l’enquête préliminaire, ouverte lundi par le parquet de Nanterre, a été rapidement confiée à un juge d’instruction. Mais au delà de cette histoire de viol supposé, tâchons de comprendre l’envers du décor.
La crise entre Rabat et Paris bat son plein
Récemment, un haut diplomate français a avoué que la France ne voulait pas que du bien au Maroc. “La machine à souiller est en branle et tous les moyens sont mis à son service pour atteindre son objectif : affaiblir le Royaume du Maroc en le salissant… La France fera tout son possible pour que le Maroc ne s’impose pas à la tête du Maghreb“, a confié un ancien ambassadeur de France à Rabat.
Et nous sommes tentés de le croire lorsqu’on observe l’acharnement de l’hexagone contre les institutions et les symboles marocains depuis une décennie. Une multitude de coups bas orchestrés par la France contre le Maroc via les ONG, les médias, les relais politiques en Europe, les harkis, la DGSE,… nous rappellent qu’à ce niveau, la fin justifie toujours les moyens sans se soucier des dommages collatéraux.
L’affaire des Visas, Pegasus, la résolution du parlement européen, les expulsions, la condamnation de Saad,… Autant de coups bas pour affaiblir un Maroc qui domine sa région économiquement, culturellement, militairement et diplomatiquement. Une influence qui n’arrange pas les affaires de l’ancien colonisateur.
Dans ce climat de crise diplomatique entre Rabat et Paris, la mission de l’ambassadeur du Maroc en France a pris fin il y a quelques semaines sans qu’un successeur ne soit désigné. La date de fin de mission coïncide avec le jour où le Parlement européen, sous l’impulsion de la France, a voté une résolution appelant les autorités marocaines à respecter la liberté de la presse.
Personnellement, je me sens totalement libre et je n’ai pas besoin de l’Europe pour le sentir
La DGSE chargée de ternir l’image du Maroc
Le Maroc est convaincu que la France a lancé une campagne de grande envergure pour discréditer le Royaume Chérifien dont l’influence extérieure croissante heurte de front les intérêts de la France en Afrique du Nord.
Divers médias marocains ont indiqué que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française est à l’origine d’une offensive sur plusieurs fronts pour ternir l’image du pays.
Le directeur du DGSE, Bernard Emié, ancien ambassadeur de France à Alger, serait chargé de l’opération dans les domaines politique, diplomatique et médiatique, qui s’est traduite par une résolution condamnant le Maroc au Parlement européen. Son service est impliqué dans d’autres coups bas visant le Maroc
Dans une interview accordée à Canal +, Jean Guisnel, spécialiste des questions de défense et d’espionnage, a confirmé, si besoin de le faire, que les agents de la DGSE “sont amenés à se conduire ou à mener des opérations totalement contraires à la morale.” Comme tous les agents secrets, “ils vont voler, jeter une courtisane dans les bras d’un homme jusqu’alors fidèle, soudoyer, corrompre, fournir de la drogue…“
Je t’aime, moi non plus !
Au Gabon, lors d’une conférence de presse ce lundi 27 février, Emmanuel Macron a vanté les relations “amicales” qu’entretiendraient la France et le Maroc. Pourtant, les relations ne sont pas au beau fixe et le Roi du Maroc, Mohammed VI, également présent au Gabon ses derniers jours, refuse toujours d’accorder du temps au président français.
“On va avancer, la période n’est pas la meilleure mais ça ne m’arrêtera pas”, a déclaré Emmanuel Macron en allant plus loin : “ma volonté est vraiment d’avancer avec le Maroc. Le Roi le sait, nous avons eu plusieurs discussions, il y a des relations personnelles qui sont amicales”.
Mais du côté de Rabat, le ressenti ne serait pas le même quant aux relations avec la France qui refuse d’accepter le fait accompli concernant le Sahara marocain pour ne pas froisser ses caporaux algériens. “On semble aussi encore attendre d’elle (la France) qu’elle prenne des positionnements qu’elle se refuse à prendre et je l’assume totalement… La France est un interlocuteur neutre, qui parle à tout le monde“, se justifie Macron.
En réponse, le Maroc de Mohammed VI prend davantage ses distances avec cette France immature d’Emmanuel Macron. “Les relations ne sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée”, rétorque t-on du côté de l’état marocain qui a annulé plusieurs visites du président français au Maroc.
La dernière visite programmée pour la fin de l’année 2022 a été décalée à février 2023 avant d’être annulée. Au final, aucune visite n’a été honorée par le Chef de l’État français qui espère rencontrer le Roi du Maroc courant mars. Mais là encore, le spectre d’une nouvelle annulation plane accentuant davantage la frustration de l’Élysée et sa DGSE qui tentent de presser le Maroc en s’acharnant sur ses institutions et symboles.
Hakimi, hasard ou coïncidence ?
Le décor étant planté et son envers dévoilé ! Le timing de l’affaire Hakimi n’est pas fortuit. Il tombe pendant cette crise et à quelques jours seulement de la lourde condamnation en France du chanteur marocain Saad El Mejarred pour viol.
Peut-on en déduire que la France s’attaque de nouveau à un symbole marocain dans le but de ternir l’image du Maroc ? On serait tenter de le penser et de le croire…
Force est de constater que cette fois-ci, le scénario concocté par la DGSE pour souiller l’image du Lion de l’Atlas, Achaf Hakimi, s’apparente davantage à un miol qu’à un viol tant le récit de la victime présumée parait bancal.
Qu’importe, l’objectif est ailleurs ! Sans plainte, une simple déclaration de viol, faite au commissariat de Nogent-sur-Marne, suffit pour que la justice française déclenche une procédure. Pour le parquet, l’affaire est suffisamment grave pour qu’il s’en saisisse et lance une enquête judiciaire à l’encontre du joueur marocain qui va devoir se défendre.
Bien évidemment, l’affaire a été largement relayée par les médias français proche de l’état qui ont insisté sur la mise en examen du Lion de l’Atlas pour viol sans vraiment rappeler la présomption d’innocence qui régit leur justice. Le but, bien évidemment, est de souiller son image et à travers lui, celle du Maroc. Le Parisien a été chargé de donner le ton au reste des médias français suivis avec délectation par leurs homologues aux bottes des caporaux.
La défense d’Achraf Hakimi s’organise
Le joueur marocain et son entourage ont organisé la défense. Le PSG a mis du temps mais il a finalement réagi en déclarant : “Le club est au soutien du joueur qui a fermement démenti les accusations et fait confiance à la justice. Le PSG est une institution qui promeut le respect sur le terrain et en dehors.”
Pour sa part, l’avocate du marocain, Fanny Colin, a démenti les accusations assurant que le Lion de l’Atlas nie fermement ces allégations. “Les accusations sont fausses. Il est calme et se met à la disposition des autorités“, a déclaré l’avocate du marocain.
“On prend acte de la mise en examen“, a réagi Rachel Flore Pardo, avocate pénaliste et féministe de la victime présumée. “Ma cliente maintient toutes ses déclarations. Elle a fait le choix de s’exprimer exclusivement à la justice et ne souhaite pas médiatiser l’affaire, notamment pour préserver sa sécurité“, a-t-elle prétendu.
A Fanny Colin de rétorquer après l’audience de son client, Achraf Hakimi : “Après les quelques heures d’audition, je retiens pour ma part que la dénonciatrice a refusé de déposer plainte, a refusé de se soumettre au moindre examen médical ou psychologique et a refusé d’être confrontée à Achraf Hakimi alors pourtant que l’accusation ne repose exclusivement que sur ses propos. Il résulte selon moi des pièces qui sont entre les mains de la police judiciaire que Monsieur Hakimi a, dans cette affaire, été l’objet d’une tentative de racket.“
L’avocate de la victime présumée dans cette affaire, choisie pour son féminisme exacerbé, a répondu via L’Equipe : “Nous ne tolérerons aucune campagne de dénigrement ou de déstabilisation à son préjudice, comme c’est encore malheureusement trop souvent le cas pour les femmes qui ont le courage de dénoncer les faits de viol dont elles sont victimes.”
Une lecture parmi d’autres de la situation, affaire à suivre