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La sonde chinoise lancée début mai a atterri sur la face cachée de la Lune

by Jamesbcn
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La sonde Chang’e 6, qui avait décollé du Centre de lancement spatial de Wenchang, sur l’île tropicale de Hainan (sud), s’est posée comme prévu dans l’immense bassin Pôle Sud-Aitken, l’un des plus grands cratères d’impact connus du système solaire sur la face cachée de la Lune, a affirmé l’agence Chine nouvelle, citant l’administration spatiale chinoise.

Cette mission de 53 jours lancée le 3 mai doit permettre, selon l’agence d’État, de réaliser les tout premiers prélèvements sur la face cachée de la Luneune région du satellite de la Terre rarement explorée.

La sonde est descendue de son orbite à environ 200 km de la Lune pour explorer la surface à la recherche d’un site d’atterrissage, a déclaré Huang Wu, un responsable de la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine (CASC), à la chaîne de télévision publique CCTV. « La descente vers une orbite plus basse comportait quelques risques, c’est pourquoi nous avons eu besoin de procédures de contrôle précises pour placer la sonde sur sa trajectoire prédéfinie », a-t-il ajouté.

Ensuite, « nous avons dû réduire rapidement la vitesse relative de la sonde par rapport à la Lunepour la ramener à zéro en 15 minutes, ce qui a nécessité une énorme quantité de propergol, l’agent propulseur, soit la moitié du poids total de la sonde », a-t-il précisé.

Récupérer des échantillons

Une fois posée, la sonde va tenter de récolter de la matière lunaire et de conduire d’autres expériences dans sa zone d’atterrissage. Pour cela, l’appareil va pouvoir utiliser sa foreuse pour récupérer des échantillons sous la surface, ainsi que son bras robotique pour attraper de la matière, directement sur la surface dans ce cas. Ces manœuvres devraient être achevées dans les prochains jours.

Puis un nouveau défi attend Chang’e 6. La sonde va ensuite tenter de repartir depuis la face cachée de la Lune pour revenir se poser sur Terre. En 2019, la Chine avait déjà posé un engin sur la face cachée de la Lune, mais il n’avait pas rapporté d’échantillons.

Les scientifiques estiment que la face cachée de la Lune, appelée ainsi parce qu’elle est invisible depuis la Terre et non parce qu’elle ne capte jamais les rayons du soleil, est très prometteuse pour la recherche, car ses cratères sont moins recouverts par d’anciennes coulées de lave que ceux de la face proche et visible. On soupçonne la présence de minéraux rares pour l’exploitation future du satellite de la Terre.

Et pour les scientifiques, cela devrait permettre de mieux comprendre comment s’est formée la Lune. « Les échantillons collectés par Chang’e 6 auront un âge géologique d’environ quatre milliards d’années », avait expliqué Ge Ping, vice-directeur du Centre chinois d’exploration lunaire et d’ingénierie spatiale.

Un grand pas de la Chine pour combler son retard

La Chine a considérablement développé ses programmes spatiaux sous la présidence de Xi Jinping, injectant des milliards de dollars dans ce secteur afin de rattraper les leaders américain et russe. Elle a déjà enregistré plusieurs succès, notamment la construction de la station spatiale Tiangong (« Palais céleste ») où a été envoyé en avril un nouvel équipage de trois astronautes.

La Chine a également fait atterrir un astromobile (un petit « rover » motorisé) sur Mars. Elle est aussi le troisième pays au monde à avoir envoyé un humain dans l’espace par ses propres moyens.

Pékin a l’objectif d’envoyer une mission habitée sur la Lune d’ici 2030 et prévoit d’y construire une base. Chang’e 6 est la première des trois missions sans équipage envoyée sur la Lune prévues par la Chine pour cette décennie. Par la suite, Chang’e 7 explorera le pôle Sud lunaire à la recherche d’eau, tandis que Chang’e 8 tentera d’établir la faisabilité technique de la construction d’une base sur le satellite naturel de la Terre, Pékin affirmant qu’un « modèle de base » sera achevé à cette date.

L’avancée rapide du programme spatial chinois suscite cependant l’inquiétude de Washington. En avril, Bill Nelson, le patron de la Nasa, a affirmé que les États-Unis se trouvaient engagés dans une « course » avec la Chine. « Nous pensons qu’une grande partie de ce qu’ils appellent leur programme spatial civil est en fait un programme militaire », a-t-il dit, devant une commission chargée des dépenses à la Chambre des représentants, à Washington.

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