Le gouvernement somalien a ordonné jeudi l’expulsion de l’ambassadeur éthiopien et la fermeture de deux consulats, accusant Addis-Abeba de “s’ingérer brutalement” dans ses affaires intérieures.
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L’annonce intervient alors que Somalie est enfermé dans une violente dispute avec Ethiopie sur un accord maritime qu’Addis-Abeba a signé avec la région séparatiste de Somaliland en janvier — augmentant les tensions dans le Corne de l’Afrique.
Le cabinet a indiqué dans un communiqué que le ministère des Affaires étrangères avait reçu pour instruction “d’informer l’ambassadeur du gouvernement éthiopien en République fédérale de Somalie de retourner dans son pays pour des consultations”.
Il a également annoncé qu’il ordonnait la fermeture des consulats éthiopiens au Somaliland et dans la région semi-autonome du Puntland ainsi que le départ de leurs diplomates et de leur personnel dans un délai de deux semaines.
Le communiqué du cabinet accuse le gouvernement éthiopien de « s’ingérer brutalement dans les affaires intérieures de la Somalie et de violer la souveraineté de la Somalie ».
Cette décision fait suite à la visite mercredi d’une délégation dirigée par le ministre des Finances du Puntland, Mohammed Farah Mohammed, en Éthiopie, où il a été accueilli par le ministre d’État des Affaires étrangères, Mesganu Arga.
Le Puntland, qui entretient depuis longtemps des relations difficiles avec le gouvernement central de Mogadiscio, a annoncé dimanche qu’il ne reconnaîtrait plus les institutions fédérales en raison des modifications apportées à la constitution approuvées par le Parlement.
Les tensions se sont attisées entre la Somalie et l’Éthiopie depuis qu’Addis-Abeba a signé un protocole d’accord avec le Somaliland qui donne à ce pays enclavé un accès maritime tant recherché.
Aux termes de cet accord, le Somaliland a accepté de louer 20 kilomètres (12 miles) de sa côte pour 50 ans à l’Éthiopie, qui souhaite y installer une base navale et un port commercial.
En échange, le Somaliland – qui a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991 – a déclaré que l’Éthiopie lui accorderait une reconnaissance formelle, bien que ces affirmations n’aient pas été confirmées par Addis-Abeba.
“La Somalie reste ferme sur sa souveraineté ! Compte tenu de l’ingérence éthiopienne dans nos affaires intérieures, nous avons demandé le congé de l’ambassadeur éthiopien dans les 72 heures et fermons les consulats à Hargeisa et Garowe”, a déclaré le ministre d’État somalien aux Affaires étrangères, Ali Omar, sur X. .
“Notre détermination à protéger notre territoire est inébranlable”, a-t-il déclaré.
Le mois dernier, Molly Phee, la plus haute diplomate américaine pour l’Afrique, a appelé les deux pays à résoudre leur différend.
Elle avait rencontré séparément à Addis-Abeba le Premier ministre Abiy Ahmed et à Mogadiscio avec le président Hassan Sheikh Mohamud et a déclaré que les États-Unis avaient proposé de les aider à « mieux communiquer ».
“La région ne peut pas se permettre davantage de conflits”, a-t-elle déclaré aux journalistes.
(AFP)