La menace se précise et devient de plus en plus grande. Comme attendu, la tempête tropicale Belal s’est renforcée et est devenue un cyclone dans la nuit de samedi à ce dimanche à l’approche de l’île de La Réunion. La préfecture active l’alerte rouge à partir de ce dimanche soir à 20 heures, soit 17 heures à Paris.
D’après Météo Francele monstre météorologique marque actuellement une pause dans son intensification. Mais elle va reprendre d’ici à son arrivée à La Réunion lundi. Une incertitude demeure sur la trajectoire précise, mais le doute se réduit. La marge est dorénavant d’environ 80 km. Dans tous les cas, la Réunion va subir des vents forts, d’importantes précipitations et une forte houle.
Voici, ce dimanche matin, le trajet prévu : le plus probable est que Belal touche directement le nord de la Réunion. Belal se déplace du nord vers le sud de l’océan indien. L’autre île représentée sur cette carte est Maurice.
Une des questions qui demeure est de savoir si l’œil de Belal va passer sur l’île. C’est un des plus grands dangers d’un cyclone. Si l’intérieur de l’œil correspond à une zone de calme, y compris avec du soleil, le mur de l’œil, c’est-à-dire la zone d’entrée dans cet œil et de sortie de celui-ci est la partie d’un cyclone où se trouvent les vents les plus violents.
« Impact majeur avec vents dévastateurs »
Avant son prochain renforcement, le vent souffle en moyenne à 120 km/h à l’intérieur de Belal, ce qui en fait un cyclone de catégorie 1 sur 5, selon l’échelle de Saffir-Simpson qui mesure l’intensité de ces phénomènes. Les rafales atteignent les 165 km/h. La vitesse de déplacement de Belal est de 15 km/h, ce qui est modéré. Plus un cyclone progresse lentement, notamment à moins de 10 km/h, voire plus lent encore, plus le vent a le temps d’affaiblir les structures et plus les précipitations ont le temps de s’accumuler. Les inondations sont d’ailleurs le problème lié aux cyclones qui cause le plus de morts.
Météo France s’attend à ce que Belal devienne un cyclone tropical intense en se renforçant. Cela signifierait qu’il atteindrait au moins la catégorie 3 sur 5, soit avec des vents moyens d’au moins 178 km/h et des rafales bien supérieures au moment d’approcher et de toucher La Réunion à partir de la nuit de ce dimanche à lundi. Il « devrait donc être un cyclone très dangereux accompagné de vents extrêmes », met en garde l’organisme. Il ajoute que « l’île est potentiellement exposée à un impact cyclonique majeur, avec une possibilité de vents dévastateurs ». Les dernières prévisions de ce dimanche matin tablent sur des rafales à 200 km/h et à 250 km/h dans les hauteurs de l’île.
Céline Jauffret, directrice interrégionale de Météo France, a dressé un parallèle avec deux précédents cyclones. Le premier est Licencier un en 1989. Il a frôlé le nord-ouest de l’île. Les vents étaient comparables. Quatre personnes sont mortes. L’autre référence remonte à Jenny, en 1962, qui a causé 37 morts et fait environ 150 blessés. Mais la responsable de Météo France a insisté sur une différence majeure : l’angle d’attaque de Belal est différent. Son œil pourrait traverser l’île de part en part contrairement à Jenny et Firinga.
« Le plus probable est de se préparer à un confinement qui inclut la nuit de lundi à mardi »
Dans ces conditions, le préfet Jérôme Filippini a décidé d’activer l’alerte rouge. Il évoque « des références que beaucoup de Réunionnais n’ont pas connues ». L’alerte rouge impose un confinement de facto puisque toute circulation est interdite. Seuls les services de secours peuvent se déplacer. En conséquence, l’activité économique s’arrête. Les établissements scolaires et les crèches sont fermés, mesure mise en place dès le passage en alerte orange. Dès l’alerte orange il a aussi été conseillé aux habitants de faire des stocks, de se mettre dans un abri sûr et de se préparer à y rester jusqu’à plusieurs jours. Il est recommandé d’avoir une trousse de secours et de quoi gérer une longue absence de courant. Des centres d’hébergement ont été ouverts dans les communes de l’île. Il reste un dernier niveau d’alerte à activer éventuellement. De couleur violette, il impose véritablement le confinement avec toute sortie qui est interdite.
« Le plus probable est de se préparer à un confinement qui inclut la nuit de lundi à mardi », a ajouté le préfet. « Les choses pourraient évoluer si les dégâts sont importants », a-t-il ajouté. Il n’exclut pas de prolonger la période de restriction si la situation est très mauvaise après le passage de Belal. Il n’exclut pas l’inverse, mais a rappelé que les prévisions ne cessent d’empirer depuis que Belal s’est formé. « Il faut consacrer les heures qui viennent à préparer le confinement dans un lieu sûr, à ne pas s’engager sur les routes si on n’en a pas la nécessité. »
Enfin, l’aéroport Roland-Garros ferme « jusqu’à nouvel ordre » à partir de 16 heures, soit 13 heures à Paris. Les vols du jour ont été avancés. Quatre à destination de Paris ont été annulés. La route du littoral a fermé à 13 heures (10 heures à Paris).