Au lendemain d’une chute historique sur fond de crainte d’une récession aux États-Unis, et de nette remontée du yen dans la foulée d’un resserrement monétaire au Japon, les Bourses asiatiques repartent en hausse ce mardi. Tout particulièrement celle de Tokyo, qui a clôturé en fort rebond. L’indice vedette Nikkei, après avoir dévissé de 12,4 % lundi, a rebondi de 10,23 % à 36 675,46 points, signant la plus forte envolée en nombre de points sur une séance de son histoire. L’indice élargi Topix a regagné mardi 9,3 % à 2 434,21 points.
Le rebond tokyoïte a été aidé par « le yen qui s’affaiblit face au dollar, en plus d’une réaction à la forte baisse » enregistrée lundi, a commenté dans une note Toshiyuki Kanayama, analyste de Monex. « Il est intéressant de noter que le yen, qui a joué le rôle du méchant dans la liquidation spectaculaire d’hier, pourrait devenir le héros d’aujourd’hui, offrant une bouée de sauvetage potentielle au milieu de la volatilité persistante », a estimé Stephen Innes de SPI Asset Management. « Sa trajectoire actuelle suggère une force stabilisatrice potentielle dans le tumulte actuel du marché, offrant une lueur d’espoir aux exportateurs et aux investisseurs qui ont traversé la tempête », a-t-il ajouté.
La place tokyoïte a vécu un « lundi noir » la veille, subissant la plus forte dégringolade en points de son histoire en raison de l’effet combiné du ralentissement de l’économie américaine et du dénouement d’un mouvement de spéculation dit de « carry trade » sur le yen. Une opération qui consiste à emprunter de l’argent dans la monnaie d’un pays dont la banque centrale pratique des taux faibles, pour l’investir dans une devise aux rendements plus élevés.
Les bourses asiatiques emboîtent le pas
Le yen n’avait pas connu une telle appréciation sur une séance depuis décembre, lorsque les spéculations sur la fin des taux négatifs de la BoJ allaient bon train. « La baisse des actions japonaises hier a effacé tous les gains réalisés par le Nikkei et le Topix depuis le début de l’année », a souligné Takuma Ikemoto du Tokai Tokyo Intelligence Lab.
Les marchés mondiaux avaient emboîté lundi le pas de Tokyo, notamment Wall Street où le Dow Jones a enregistré sa pire séance depuis 2022 et où l’indice VIX, dit « l’indice de la peur » parce qu’il mesure la volatilité du marché, a grimpé en séance à son plus haut niveau depuis mars 2020 au début de la pandémie de Covid-19. L’indice Taiex de Taïwan rebondissait aussi mardi, gagnant 3,4% vers 05H55 GMT, et le Kospi à Séoul était en hausse de 3,8%.
Les Bourses chinoises étaient de leur côté hésitantes, l’indice Hang Seng de Hong Kong lâchant 0,2%, tandis que celui de Shenzhen perdait 0,5% et que celui de Shanghaï grappillait 0,2%.
Les actions japonaises ont rebondi tous azimuts mardi : SoftBank Group a grimpé de 12,1%, Nintendo de 13,6%, Sony de 9,1% et la banque Mitsubishi UFJ Financial Group de 5,8%. Le dollar remontait à 145,74 yens pour un dollar vers 06H00 GMT, contre 144,18 yens lundi à 21H00 GMT.
L’euro progressait aussi à 159,54 yens, contre 157,90 yens la veille. Il valait 1,0946 dollar, contre 1,0952 dollar lundi. Les cours du pétrole étaient quant à eux dans le vert. Le prix du baril de WTI américain avançait de 1,45% à 74,00 dollars et celui de Brent de la mer du Nord prenait 1,15% à 77,18 dollars vers 05H45 GMT.
