Le public remercie ses champions… et vice-versa. C’est ce qui s’est passé ce samedi soir au Club 2024 de la Family Zone de Torcy (Seine-et-Marne), où Nicolas Gestin était à la fête. Toutes les générations sont venues saluer celui qui a transformé l’eau en or le 29 juillet dernier en canoë slalom au stade nautique olympique à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne).
Âgé de 24 ans, le Breton licencié au club de Quimperlé (Finistère) était accompagné de Marjorie Delassus, quatrième aux JO de Tokyo en canoë monoplace et qui, hélas, n’est pas parvenue à décrocher une médaille à ceux de Paris. La jeune femme a également été chaleureusement applaudie.
« J’étais dans les tribunes cet après-midi pour encourager le reste de la team sur les épreuves de cross, confie la céiste au micro. Ça fait des frissons quand tout le monde se met à taper des pieds, à hurler le prénom de chacun. Franchement, c’est un truc de dingue. Je suis hypercontente aussi de l’avoir vécu de l’autre côté. Continuez comme ça ! Ils vont en avoir besoin pour ramener de belles médailles d’or. » Applaudissements.
Nicolas Gestin enchaîne : « À la finale, vous m’avez porté pendant toute la manche et dans les starts, j’en ai oublié ce petit sentiment de fatigue ressenti à l’échauffement. C’est grâce à vous, merci ! Vous faites un boulot monstre ! » Applaudissements encore plus nourris.
Sur l’estrade du Club 2024, le duo est mitraillé de photos ou filmé par l’assistance. Il est aussi salué par le président de la Fédération française de canoë-kayak Jean Zoungrana et le directeur technique national Ludovic Royé.
« C’est la première fois qu’un médaillé olympique me signe une carte »
Nicolas Gestin confie qu’il a découvert la discipline… grâce à sa nourrice. « Je devais avoir 3 ou 4 ans, se remémore-t-il. Ses trois enfants et son mari étaient inscrits au club de Quimperlé. Ils avaient un kayak dans leur garage. Ils m’ont mis les fesses dedans. Et j’ai eu du mal à quitter ce bateau. »
Puis arrive l’heure de la séance dédicace, qui attire petits et grands. Fille de Jean-Charles, un bénévole de la Family Zone, Carla, 14 ans, repart avec l’autographe du champion. « C’est la première fois qu’un médaillé olympique me signe une carte », réagit-elle, émue. Mélodie, 22 ans, kayakiste au club de Vaires-sur-Marne, en fait de même. « J’ai assisté à sa victoire dans les tribunes, confie la jeune femme, qui assistera à l’épreuve de canoë cross ce dimanche. C’était incroyable ! »
Marie, Éric et leur fille Louise, elles, viennent de Pau. « On a assisté à toutes les demi-finales et les finales de canoë et de kayak au stade, raconte Marie, dont le mari a été kayakiste pendant dix ans en équipe de France aux côtés de Tony Estanguet. Et on a su qu’ils venaient tous les deux ce soir. C’est cool de leur part ! On est déçus pour Marjorie. Leur entraînement est tellement dur toute l’année. »
Cet hommage aux deux athlètes s’est tenu dans un lieu symbolique car ce Club 2024 est aménagé au Torcy Canoë Kayak (TCK), juste derrière le stade nautique olympique. Durant les Jeux, la clameur des spectateurs des tribunes hautes parvient aux oreilles des spectateurs de la Family Zone allongés dans leurs chaises longues, les yeux rivés sur les images retransmises en direct sur grand écran.
« C’est la première fois qu’on reçoit un champion olympique officiellement au club, se réjouit Ganny Dinally, le président du TCK qui réunit 180 adhérents. Tony Estanguet était à Sydney, Athènes et Londres quand il a été médaillé. Je suis content car Nicolas est sursollicité en ce moment ! Mais il donne du temps à un club car il sait que c’est la source de tout. C’est top ! »
Étudiant à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) et athlète de l’équipe de France au bassin olympique de Vaires-sur-Marne depuis plusieurs années, Nicolas Gestin est bien connu du club local. « Un de nos athlètes, Vincent Delahaye, a été son partenaire d’entraînement pendant un an, précise Ganny Dinally. Ils ont fait tous les stages ensemble. Il a passé l’hiver au chaud avec lui à La Réunion avec l’équipe de France. Nicolas Gestin l’a choisi ! »
Le TCK et le bassin olympique sont très proches à vol d’oiseau. Le lien entre les deux se matérialise par la rivière paysagère qui serpente sur une centaine de mètres. « Une dizaine d’athlètes du club s’entraînent au Pôle Espoirs du bassin olympique, ils y ont leurs bateaux, souligne le président du TCK. D’autres adhérents de chez nous se rendent sur le bassin d’eaux vives quand ils atteignent un certain niveau. »
