Sous le cagnard provençal, en cette fin d’après-midi estivale, ils sont des milliers à rallier le rond-point du Prado. Maillots de MbappéGriezmann et Giroud sur le dos pour les uns, tuniques floquées aux joueurs de l’OM pour les autres, toutes et tous s’apprêtent à vivre une soirée de football placée sous le signe de l’olympisme.
À quelques encablures de là, sur les hauteurs de la Valentine, le groupe à Roberto De Zerbi domine facilement (3-0) Toulon, pensionnaire de N2, en amical. Mais les esprits sont bel et bien tournés vers les Bleuets du « Général » Lacazettecomme on le surnomme, largement applaudi par le public phocéen malgré son attachement à l’Olympique lyonnais ― dont il est le capitaine ― mais pas forcément très apprécié dans les faubourgs de la cité marseillaise.
Il n’empêche : en ce premier match en Provence – l’Orange Vélodrome accueillera en tout dix matchs (5 masculins, 5 féminins) -, l’ambiance est bon enfant et le public majoritairement familial. Une coutume pour les compétitions de sélections.
Vers 18 heures, les forces de l’ordre bouclent le secteur alors que des équipes de déminage procèdent au contrôle d’une valise abandonnée. L’alerte ne dure que quelques instants, le temps aux nombreux fans de se restaurer dans les bars attenants et de faire grimper gentiment la température. Loin du traditionnel tumulte des parties de l’OM marqué par les fumigènes, pétards et autres rassemblements festifs ― et agités―, l’entrée dans l’enceinte du boulevard Michelet se fait dans le calme, la circulation ayant été coupée aux véhicules.
Marseillaise, clapping et drapeaux de la France
Pour l’occasion, des milliers de drapeaux bleus, blanc et rouge ont été disséminés dans les quatre tribunes de l’écrin, rempli par quelque 64 000 personnes mercredi soir. L’affluence est digne des matchs du club olympien en Championnat ou en Coupe d’Europe, bien que les deux virages ne soient pas occupés par les habituels groupes ultras.
En bas du virage nord généralement occupé par le Club des Amis de l’OM, un petit kop de jeunes aficionados donne de la voix et cherche à enflammer le reste de l’antre. Les classiques « Aux Armes », « qui ne saute pas n’est pas français », « allez les bleus » se suivent, parfois accompagnés d’une ola ou d’un clapping géant, en dépit des quelques silences constatés lors d’un premier acte relativement terne.
Sur le terrain, les partenaires de Jean-Philippe Mateta sont à la peine et ne parviennent pas à trouver la faille, ce qui n’entame en rien la ferveur locale. Au contraire, dans la foulée de la domination des Bleuets, le public redonne de la voix et finit par faire monter les décibels à l’heure de jeu, consécutif au mais d’Alexandre Lacazette. Il poursuivra son œuvre à deux autres reprises, sur les réalisations de Michael Olise (69e) puis de Loïc Badé (85e), mais tremblera sur les occasions américaines (59e, 64e). Un brin taquin et chambreur, le public s’écrira même en fin de partie « Et 1, et 2, et 3-0 ».
La réduction de l’écart finalement annulée pour hors-jeu vient rappeler que les supporters de la Team USA sont aussi présents, notamment en tribune Jean-Bouin, où siègent également le président de la FFF Philippe Diallo et la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra.
Un éclair des visiteurs dans une soirée globalement à sens unique en termes d’ambiance et de jeu. Après avoir fait frissonner le stade de Marseille, les U 23 s’apprêtent à enflammer le stade de Nice samedi soir face à la Guinée (21 heures) avant un retour en Provence mardi prochain (21 heures), contre la Nouvelle-Zélande.