« Et ils sont où, et ils sont où les Argentins ? » Les Bleus du foot l’ont fait ! Dans un stade de Bordeaux gonflé à bloc par une journée dorée pour le sport tricolore après les sacres de Teddy Riner, Léon Marchand et le triplé en BMX, les joueurs de Thierry Henry ont poursuivi la fête en disposant de l’Argentine (1-0) en quart de finale du tournoi olympique.
Qu’ils semblent loin les débats sur la liste de cette équipe montée de bric et de broc et qui n’est plus qu’à un match de vivre une finale de prestige, contre le Maroc ou l’Espagne, le 9 août prochain (18 heures) au Parc des Princes. Ces Bleus sont en or et peuvent rêver du plus beau métal maintenant qu’ils ont vengé leurs aînés deux ans après la finale du Mondial 2022 au Qatar perdu contre l’équipe de Messi.
Dans une ambiance « électrique », comme l’avait promis Kalimuendo après la polémique des chants racistes des joueurs de l’Albiceleste à l’issue de la victoire finale en Copa America, la bande à Titi a su amener avec elle les 42 000 spectateurs pour s’offrir un soir de rêve. Le genre de moment dont on se souvient dans une carrière et qui va mettre soudain la lumière sur ce que ce groupe réalise depuis le début des Jeux.
De la hargne, une envie féroce d’en découdre et un début de partie grandiose. D’entrée, on a senti que l’atmosphère pourrait porter ces Bleus à la victoire et tout s’est décidé sur les premières minutes lorsque, sur un corner bien frappé par Olise, Mateta a sauté plus haut que tout le monde pour décroiser sa tête et fait basculer le stade dans l’hystérie collective (1-0, 5e).
Alors qu’il avait fait souffler une bonne partie de son groupe pour le 3e match contre la Nouvelle-Zélande (3-0), Thierry Henry a réussi son pari de la fraîcheur. Plus tranchants et plus justes à l’entame, les Tricolores ont attaqué plein pot sans faire le break malgré les tentatives de Millot (18e) et Mateta (20e). Ils ont alors eu à livrer un immense combat où la rage de Millot, l’énergie de Sildillia et la solidité de Lukeba ont été de précieux recours face à la pression mise par les Argentins. Restes a bien sorti un tir de Fernandez (28e) avant que Simeone, seul au deuxième poteau, ne place une tête hors cadre alors qu’il avait le but ouvert (36e). C’est peut-être cela la chance du champion. Cette réussite qu’il faut, aussi, pour aller loin dans une compétition.
« Ils sont comme des frères »
En deuxième période, ils ont serré les fesses sans jamais craquer et ont même cru faire la décision sur un but refusé à l’intenable Olise (84e), pour une faute d’Akliouche décelée après l’intervention du VAR, puis une tête de Badé sur le dessus de la barre (90e) et un tir en force de Mateta qui est allé fracasser le montant (90 + 10e). Une plongée dans l’irrationnel qui se terminera dans la confusion la plus totale.
Dès le coup de sifflet final, une bagarre générale éclate entre les joueurs des deux équipes. « Je me suis tourné pour aller serrer la main à l’entraîneur adverse et d’un seul coup, j’ai vu plein de choses, déplore Thierry Henry au micro de France TV. On vient de me dire qu’Enzo Millot avait pris un rouge, on verra si c’est mérité ou pas. Mais je n’aime pas ce genre de choses, ce n’était pas nécessaire. On perd un joueur et c’est inutile, il était sur le banc. Je ne suis vraiment pas content ».
Revenant sur le match, le sélectionneur (qui a laissé éclater sa joie sur le but d’Olise finalement annulé par la VAR) ne cache pas sa satisfaction. « Grand respect à l’Argentine, la plupart de des joueurs avaient joué tous les matchs. mais notre équipe a montré qu’elle avait du tempérament. On voit une unité. On ne va pas se comparer aux Barjots mais c’est une équipe de fou. Je ne parle pas de la fin du match. Je parle du mois et demi qu’on a passé ensemble, ils sont comme des frères. »
Pour les Français qui vont maintenant croiser la route de l’Égypte dans trois jours à Lyon pour une place en finale (lundi 5 août, à 21 heures). Un adversaire réputé plus faible sur le papier et qui ne s’est qualifié qu’aux tirs au but contre le Paraguay (1-1, 5-4 t.a.b.) mais dont il faudra se méfier. Pour ne pas rater la plus belle marche.