Après une longue bataille procédurale, la Cour de cassation a tranché. Sept militantes Femendont la figure de proue Inna Shevchenko, seront bien jugées pour « violences » et « exhibition sexuelles » devant deux organisations opposées au « mariage pour tous » en 2012 à Paris.
Dans un arrêt consulté ce lundi par l’AFP, la chambre criminelle de la haute juridiction a en effet décidé le 24 janvier de confirmer le renvoi en correctionnelle de ces sept Femen, prononcé par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris en octobre. Ces militants avaient d’abord bénéficié d’un non-lieu en septembre 2021. Elles comparaîtront à Paris pour « violences aggravées, exhibition sexuelle, participation avec arme à un attroupement et organisation d’une manifestation non déclarée ».
Sept agresseurs des Femen condamnés
Le 18 novembre 2012, ces sept femmes s’étaient invitées à une manifestation organisée par l’institut Civitas, proche des catholiques intégristes, et l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (Agrif), au début de la contestation contre la loi autorisant le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe.
Habillées en nonnes, les seins nus couverts de slogans anticléricaux et munies d’extincteurs peints en blanc portant notamment la mention « holy sperm » (saint sperme), une dizaine d’entre elles avaient perturbé la manifestation avant d’être violemment prises à partie, déposant ensuite une plainte pour « violences aggravées ».
Sept agresseurs des Femen lors de la manifestation, dont un ex-colonel de l’armée et Logan Djian, un militant d’extrême droite, avaient été condamnés pour ces faits à des peines de prison avec sursis ou des amendes.
Des extincteurs utilisés
Civitas et l’Agrif avaient aussi déposé plainte contre les Femen, leur reprochant des « violences » par l’utilisation des extincteurs. Une « défense » face à cette « agression » d’extrême droite, s’étaient défendues plusieurs d’entre elles.
Les sept Femen avaient été mises en examen en 2015. La féministe Caroline Fourest, venue suivre les militantes pour un documentaire France 2, avait été placée sous le statut de témoin assisté. Les deux informations judiciaires ont été jointes en 2020.
Sollicités, ni les avocats de Civitas et de l’Agrif, ni l’avocate des Femen, n’ont pu être joints dans l’immédiat.