Du nouveau dans l’affaire de l’enlèvement en Belgique. Deux malfaiteurs, âgés de 30 et 37 ans, ont été mis en examen, mercredi à Pontoise (Val-d’Oise) pour enlèvement et séquestration, avant d’être écroués. Le 19 novembre, le commanditaire et un autre complice avaient déjà été incarcérés.
Ce quatuor est soupçonné d’avoir enlevé, le 9 novembre 2022 à Charleroi en Belgique, un Croate sur fond d’une obscure dette de stupéfiants. Cet homme de 60 ans gravement blessé avait été séquestré à Argenteuil (Val-d’Oise). Il avait ensuite été déplacé avant d’être libéré à Claye-Souilly (Seine-et-Marne) par les policiers de la brigade de recherche et d’intervention de Versailles.
Un pistolet Tokarev découvert chez un homme de main
Lundi 30 janvier, à Cergy et à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), ces deux hommes de main sont interpellés à leurs domiciles par les enquêteurs de la brigade criminelle de Versailles (Yvelines). Au cours des perquisitions, les forces de l’ordre mettent la main sur 1 500 euros et un pistolet automatique Tokarev de calibre 7,62. Durant leur garde à vue, les suspects, connus de la justice pour divers délits et surtout pour trafic de stupéfiants, n’ont pas desserré les lèvres.
Le calvaire de la victime avait duré huit jours. Surpris dans une rue belge par trois hommes, le sexagénaire est lourdement frappé à la tête avant d’être embarqué dans une voiture. Les coups sont si violents qu’il sombre dans un semi-coma. Aussitôt après son enlèvement, les policiers de Charleroi avaient exploité les images vidéo montrant que les malfrats filaient vers la France. La téléphonie a permis de les localiser dans un garage d’Argenteuil et le suivre dans ses déplacements. Les policiers sont intervenus le 17 novembre pour libérer l’otage, retenu dans une chambre d’hôtel de Claye-Souilly.
Une mystérieuse dette en Espagne
Cette opération de police a sauvé la vie du vieux trafiquant qui était aux portes de la mort. Et trois mois après les faits, ce membre d’un clan tzigane garde encore d’importantes séquelles causées par ce violent traumatisme crânien. Une expertise médicale a été ordonnée pour savoir si son infirmité sera permanente. C’est un élément déterminant car c’est une qualification qui est passible de la cour d’assises.
Loi du silence oblige, le mystère plane encore sur la nature précise du trafic international dans lequel ses hommes étaient impliqués. Ses ravisseurs assurent que le Croate est redevable d’une dette de 120 000 euros. C’est en Espagne où il est défavorablement connu, que le litige serait né.
