L’accumulation des pluies fait monter le niveau des fleuves en Île-de-France qui sortent de leur lit par endroits. Les affluents de la Seine, qui traverse tous les départements de la région, ont parfois du mal à s’y écouler. Le niveau de la Marne, son principal affluent, est donc également élevé. Le jeu de domino se répercute sur les autres fleuves qui l’alimentent.
Ainsi, en Seine-et-Marne, on s’est réveillé les pieds dans l’eau ce mardi. La rivière Grand Morinun affluent de la Marne long de 118 km, dont 77 km dans le département francilien, est sorti de son lit. Plusieurs communes traversées par ce cours d’eau ont été inondées. Le niveau, selon les endroits, s’est élevé de 40 cm à 1 m. Plusieurs familles ont dû être relogées. Le Grand Morin avait retrouvé son lit ce vendredi. Les habitants, qui ont subi des crues énormes en juin 2016, scrutaient avec inquiétude la météo pour ce week-end.
Un peu plus haut, en Essonne, l’Yerres « s’évacue bien vers la Seine et malgré quelques débordements habituels la décrue est entamée en amont et le pic de crue est passé à la station du Gord à Boussy-Saint-Antoine, les niveaux amorcent une lente redescente », indique la préfecture du 91. Mais le niveau de la Seine, à la confluence Yerres-Seine connaît une légère hausse.
Des débordements à Villeneuve-Saint-Georges
Résultat, au niveau de la commune de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), « des débordements sont constatés et les riverains du secteur sont appelés à la plus grande vigilance », souligne la préfecture du 94 qui réalise des « points réguliers avec les services de la mairie qui ont d’ores et déjà pris des mesures de prévention ». « À ce stade, la situation apparait maitrisée et aucune difficulté majeure est constatée. Le parking de la piscine de Villeneuve-Saint-Georges a été ouvert aux propriétaires et locataires de caravanes installés d’ordinaire près de l’Yerres », indique-t-elle.
Quant à la Marne, VigiCrues l’a ainsi placée en vigilance jaune sur le tronçon traversant le Val-de-Marne. La Seine, elle, reste en vigilance verte sur le département, mais passe au jaune pour toute sa traversée de Parisà partir d’Alfortville, où elle rencontre la Marne dont les niveaux particulièrement élevés tendent à se stabiliser. « Toutefois, les précipitations attendues dans les prochains jours pourraient provoquer de nouvelles hausses et une détérioration de la situation. Une vigilance accrue est donc portée sur ce tronçon », prévient la préfecture.
Ainsi, à Bry-sur-Marne, le maire (LR) Charles Aslangui a pris un arrêté municipal pour interdire la circulation sous le pont de Bry. À Champigny-sur-Marne, la ville a pour sa part disposé des barrières aux abords des berges et recommande la vigilance aux promeneurs.
L’Oise reste en vigilance jaune sur la partie val-d’oisienne
Une fois passé Paris, c’est l’Oise qui fait le plein et peine à s’écouler dans la Seine. L’Oise est donc toujours placée en vigilance jaune sur sa partie val-d’oisienne ce vendredi, selon le bulletin de VigiCrues. « L’onde de crue venant de l’amont de l’Oise entraîne toujours une faible hausse des niveaux ce vendredi. Cette hausse ralentit actuellement sur le secteur de L’Isle-Adam et va continuer plus à l’aval du côté de Pontoise jusque dans la matinée de samedi », indique l’organisme qui cite les informations du Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations.
Il précise que l’Oise est proche de son maximum dans le secteur de Creil (60). « Le tronçon restera donc à la hausse jusqu’à ce soir. Les niveaux resteront élevés durant tout le week-end et dépendront des précipitations attendues », ajoute-t-il.
Gérard Seimbille, président du syndicat mixte Entente Aisne Oise, estime que le niveau de la rivière va encore gagner 10 à 20 cm dans le courant du week-end. « Dans le quartier du Choux, à Pontoise, on est à la crête de la berge », observe-t-il. Il note qu’à Jouy-le-Moutier et Auvers-sur-Oise, les terrains ont été un peu mouillés depuis jeudi. « A priori, on n’est pas sur un événement exceptionnel », précise-t-il.