Au moins 24 heures d’attente interminables supplémentaires pour les otages et leurs familles. Aucun otage israélien aux mains du Hamas ne sera libéré avant ce vendredi, a annoncé le chef du Conseil national de la sécurité israélien Tzachi Hanegbi, alors que la trêve et les premières libérations étaient attendues jeudi.
« Les négociations pour la libération de nos otages se poursuivent sans cesse ». Le début de la libération n’interviendra « pas avant vendredi », a-t-il indiqué dans la nuit dans un communiqué, sans donner d’explications. Il n’y aura pas non plus de trêve militaire dans la bande de Gaza avant vendredi, a indiqué un responsable israélien jeudi soir. Dans la nuit, l’agence de presse palestinienne Wafa a fait état de frappes israéliennes ayant fait des « dizaines » de morts dans différents secteurs de la bande de Gaza.
VIDÉO. L’Égypte, les États-Unis et le Qatar au cœur des négociations de l’accord entre le Hamas et Israël
Le président américain Joe Biden a discuté séparément avec l’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, Washington était impliqué dans la médiation avec Doha et Le Caire. Selon la Maison Blanche, Joe Biden et Tamim ben Hamad al-Thani se sont engagés « à rester en contact étroit jusqu’à ce que l’accord soit pleinement mis en œuvre ».
Des discussions de « dernière minute »
En cause, selon un responsable palestinien dont le nom n’a pas été révélé : des discussions de « dernière minute » sur les « noms des otages israéliens et les modalités de leur remise » à une tierce partie. D’après cette même source, la médiation qatarie « en coordination avec les Égyptiens et les Américains, devrait annoncer dans les heures qui viennent aujourd’hui » l’heure du début de la trêve. « Le retard s’explique par des détails de dernière minute sur les noms des otages israéliens et les modalités de leur remise », a-t-il fait valoir.
D’abord il a été proposé « qu’ils soient remis via la Croix-Rouge pour les emmener en Égypte », frontalière de la bande de Gaza, avant d’être confiés « à la partie israélienne », a dit ce responsable proche des négociations. « Puis il a été proposé qu’ait d’abord lieu une visite médicale de cadres de la Croix-Rouge pour s’assurer de l’état de santé des otages » puis une visite de celle-ci aux autres otages civils « pour qu’ils s’assurent de leur état de santé », a-t-il ajouté. « Le Hamas est prêt à se plier à tous les mécanismes décidés. Il appliquera celui qui sera choisi », a-t-il encore assuré.
Plus précisément, selon plusieurs médias israéliens dont le quotidien Haaretzle Hamas n’aurait pas encore soumis la liste précise des otages qu’il comptait libérer. Une information sur laquelle s’accorde la télévision américaine CNNs’appuyant sur les propos d’un haut responsable américain. La radio publique israélienne Capable de, citant une source politique qatarie, évoque également que le Hamas n’aurait pas encore officiellement signé l’accord.
Originellement, la presse israélienne avait fait état d’un projet de libération des premiers otages à midi. Le bureau du gouvernement a même invité en fin de soirée les journalistes à Tel Aviv dans un centre de presse dédié au « retour des otages ». Le gouvernement israélien avait indiqué avoir approuvé cet accord qui porte sur la libération d’au moins 50 otages, des femmes et des enfants, évoquant une « accalmie dans les combats » pendant quatre jours. Selon lui, 50 otages devraient être libérés en échange de 150 prisonniers palestiniens durant la trêve.
Israël a pour sa part dévoilé mercredi une liste de 300 prisonniers palestiniens susceptibles d’être inclus dans les échanges avec le Hamas. Il s’agit de 267 jeunes hommes et 33 femmes et jeunes femmes. Il ne s’agirait que de personnes non reconnues coupables de meurtre.
Selon un responsable palestinien, « le Hamas libérera 10 otages femmes et enfants – de moins de 19 ans – et dans le même temps, 30 prisonniers palestiniens seront libérés et l’accord se poursuivra ainsi », sur fond d’arrêt des combats dans l’ensemble de la bande de Gaza et de survol limité des avions israéliens dans le nord de la bande de Gaza.
L’accord avait été annoncé au 47e jour de la guerre, déclenchée par une attaque d’une ampleur et d’une violence inédites dans l’histoire d’Israël menée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien. Selon les autorités, 1 200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées.