Volodymyr Zelensky a des messages à faire passer aux Occidentaux. Le président ukrainien a affirmé vendredi que l’offensive lancée en août dans la région russe de Koursk a « ralenti » l’avancée russe dans l’Est ukrainien, et a accusé ses alliés d’avoir « peur » d’évoquer la possibilité d’abattre des projectiles russes en Ukraine.
« Honnêtement, (l’offensive dans la région de Koursk) a donné les résultats attendus. Dans la région de Kharkiv (nord-est), l’ennemi a été stoppé, et en progression dans la région de Donetsk (est) a été ralentie, même si c’est très difficile là-bas », a-t-il affirmé, assurant que Moscou avait dû déployer 40 000 hommes dans sa région frontalière de Koursk. « Le chemin à parcourir est encore long », a cependant tempéré le président ukrainien, lors d’une conférence internationale organisée par la fondation du milliardaire ukrainien Viktor Pintchouk.
Jeudi, l’armée russe avait annoncé, pour la première fois depuis l’offensive ukrainienne lancée début août, avoir repris du terrain dans la région de Koursk. L’Ukraine a confirmé une contre-attaque russe, estimant que celle-ci était « conforme » à ses plans.
Risque d’escalade
Kiev est par ailleurs confrontée à la multiplication des attaques de drones, de missiles russes sur ses infrastructures et ses villes. Elle souhaite que ses alliés l’aident à détruire ces projectiles à partir de leurs territoires, soulignant que cela sauverait des vies de civils sans risque de tuer des militaires russes.
« Les alliés abattent conjointement des missiles et des drones dans le ciel du Moyen-Orientpourquoi n’y a-t-il toujours pas de décision similaire pour abattre conjointement des missiles et des (drones) Shahed russes dans le ciel de l’Ukraine ? », a martelé le chef de l’État ukrainien. « Ils ont même peur de juste dire nous y travaillons », a-t-il ajouté.
Les Occidentaux craignent qu’une telle mesure ne puisse être vue comme une escalade par la Russie et que celle-ci ne considère dès lors Washington et les Européens comme des belligérants. Les alliés de Kiev, pour les mêmes raisons, restreignent l’usage contre des cibles sur le territoire russe de missiles livrés à l’Ukraine, au grand dam du pays. Le président Vladimir Poutine a brandi jeudi la menace d’une « guerre avec les pays de l’Otan » si ces derniers venaient à autoriser l’Ukraine à frapper en profondeur le sol russe.
Toutes ces déclarations interviennent dans le contexte de la visite vendredi à Washington du Premier ministre britannique, Keir Starmer, pour discuter avec le président américain Joe Biden de la possibilité d’autoriser Kiev à utiliser des missiles de plus longue portée contre la Russie.