La police russe a procédé à au moins 91 interpellations vendredi lors de rassemblements en hommage à l’opposant Alexeï Navalnyne le faites pas les funérailles se tenaient à Moscouselon l’ONG spécialisée OVD-Info, la plupart ayant eu lieu dans d’autres villes que la capitale. Un premier bilan avait fait état d’au moins 45 interpellations.
Dans la journée, les forces de l’ordre ont procédé à « au moins 91 interpellations dans 19 villes », dont 14 dans la capitale russe, a précisé l’ONG OVD-Info.
Une partie des proches d’Alexeï Navalny, ainsi que plusieurs milliers de ses sympathisants, ont rendu vendredi un dernier hommage à l’opposantavec l’espoir que son combat ne restera pas lettre morte. Emmanuel Macron a salué vendredi le « courage » des Russes venus par milliers à Moscou. « Il en fallait du courage pour aller rendre hommage à Alexeï Navalny. Des milliers de Russes n’en ont pas manqué », a écrit le président français dans un message sur le réseau social X.
Deux semaines après sa mort dans des circonstances floues dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique, les parents du défunt se sont recueillis autour de son cercueil, à l’église puis au cimetière où il a été enterré dans la capitale russe. Sans sa veuve, Ioulia Navalnaïa, et leurs enfantsqui se trouvent à l’étranger.
Le Kremlin n’a « rien à dire » à la famille du défunt
La mort de l’opposant le 16 février dans la prison de l’Arctique où il purgeait une peine de 19 ans pour « extrémisme » a provoqué un vif émoi parmi ses sympathisants. Alexeï Navalny avait été quasiment réduit au silence depuis son retour en Russie début 2021 à l’issue d’un empoisonnement qu’il disait orchestré par le président Vladimir Poutine. Pour de nombreux jeunes Russes, notamment dans les grandes villes de Russie, il représentait l’alternative la plus crédible au règne du président russe, pour beaucoup le seul dirigeant qu’ils aient connu.
Depuis le début de l’assaut russe en Ukraine il y a plus de deux ans, les rassemblements d’ampleur pour contester la politique du Kremlin sont inexistants. Dans deux semaines, Vladimir Poutine doit être réélu à l’issue d’un scrutin sans opposition.
Le maître du Kremlin n’a toujours pas commenté la mort de son principal adversaire, dont il ne prononce jamais le nom. Vendredi, son porte-parole Dmitri Peskov a assuré que le Kremlin n’avait « rien à dire » à la famille du défunt.