La situation inquiète. Paris a demandé lundi soir une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU alors que l’armée israélienne mène une intense campagne de frappes contre le Hezbollah qui a fait plusieurs centaines de morts au Liban. Plus tôt dans la journée, plusieurs pays avaient appelé à la « désescalade ».
« À cet instant, je pense au peuple libanais, alors que des frappes israéliennes viennent de faire des centaines de victimes civiles, parmi lesquelles des dizaines d’enfants. Ces frappes menées de part et d’autre de la ligne bleue (ligne de démarcation de l’ONU entre Israël et le Liban, NDLR) et plus largement dans la région doivent cesser immédiatement », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU. Le ministre est arrivé lundi soir à New York pour la « semaine de haut niveau » de l’Assemblée générale des Nations unies.
« La France appelle les parties et ceux qui les soutiennent à la désescalade et à éviter un embrasement régional qui serait dévastateur pour tous, à commencer par les populations civiles. C’est pourquoi j’ai demandé que se tienne une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le Liban cette semaine », a ajouté le nouveau chef de la diplomatie française qui a pris ses fonctions lundi. « Au Liban comme ailleurs, la France restera pleinement mobilisée pour résoudre les crises majeures qui fracturent l’ordre international. Elle prendra des initiatives », a-t-il assuré.
Washington opposé à une opération terrestre
Le président américain Joe Biden a assuré qu’il « travaillait à une désescalade », en recevant à la Maison Blanche le président émirati Mohammed ben Zayed al-Nahyane. « Nous travaillons à une désescalade qui permettrait aux gens de regagner leurs maisons en toute sécurité », a-t-il affirmé. Principaux soutiens d’Israël, les États-Unis avaient « exhorté » plus tôt leurs ressortissants à quitter le Liban. La Chine a fait de même.
Plus tard dans la journée, les États-Unis ont affirmé qu’ils s’opposaient à une invasion terrestre du Liban, assurant vouloir soumettre des « idées concrètes » pour faire baisser la tension à la frontière entre Israël et le Liban.
« Nous avons des idées concrètes dont nous allons discuter cette semaine avec nos alliés et partenaires », a dit un responsable américain à New York, alors que les frappes israéliennes contre le Hezbollah ont fait 492 morts lundi au sud Liban, parmi lesquels 35 enfants, selon les autorités de ce pays, qui a vécu sa journée la plus meurtrière en près d’un an d’échanges de tirs entre les deux parties.
L’Irak a dit vouloir organiser une « réunion urgente » des délégations des pays arabes présentes à New York pour discuter « des répercussions de l’agression sioniste » sur le Liban et « œuvrer conjointement à stopper son comportement criminel ». De son côté, l’Égypte a également appelé lundi « les puissances internationales et le Conseil de sécurité des Nations unies à intervenir immédiatement » pour mettre fin à « la dangereuse escalade israélienne au Liban ».
Le secrétaire général de l’organisation, Antonio Guterres, est également « très sérieusement inquiet » du nombre de victimes civiles dans les frappes israéliennes sur le Liban, a indiqué son porte-parole.