Un réseau criminel proposant des faux chèques-vacances, cadeaux et titres-restaurantspour un préjudice a minima de 6 millions d’euros, a été démantelé lors d’une vaste opération nationale de l’Office central pour la répression du faux monnayage (OCRFM) menant à l’interpellation de douze personnes.
Après un peu moins de deux ans d’enquête, « une quarantaine de gendarmes et policiers ont interpellé le 10 octobre, principalement à Marseille et Aix-en-Provence, douze personnes, en grande majorité des hommes plutôt jeunes (25-30 ans) », a expliqué mercredi à l’AFP Yannette Bois, cheffe de l’OCRFM.
« C’est la première fois qu’on déniche un réseau de cette ampleur »
Sept personnes ont été mises en examen, trois ont été écrouées. Les enquêteurs ont recensé plus de 1 000 plaintes de commerçants victimes et estimé le chiffre d’affaires du réseau à 2 millions d’euros en fourchette basse.
« C’est la première fois qu’on déniche un réseau de cette ampleur. On constate un essor important de ce commerce illicite sur les réseaux sociaux », a souligné Yannette Bois, précisant que l’enquête avait été menée conjointement avec la division de lutte contre la criminalité financière de la police judiciaire de Marseille et des cybergendarmes du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N).
« Les malfaiteurs montraient patte blanche »
Le réseau proposait sur plusieurs canaux de la messagerie Telegram des contrefaçons de bonne facture de chèques-cadeaux, vacances et titres-restaurants (de 9 à 100 euros) pour le tiers de leur valeur. « Les malfaiteurs montraient patte blanche et annonçaient clairement la couleur. Ils indiquaient que les chèques contrefaits ne passaient pas la barrière du scan dans les magasins et fournissaient une liste d’enseignes où l’on pouvait les écouler sans problème. Ils fournissaient le produit et le mode d’emploi, avec même des offres promotionnelles ! », a raconté Yannette Bois.
Selon la cheffe de l’OCRFM, les malfaiteurs, qui faisaient imprimer les chèques et tickets à l’étranger, se faisaient payer par virement bancaire, coupon recharge et cryptomonnaie et avaient aussi recours au blanchiment d’argent.
Lors des perquisitions, 230 000 euros en espèces ont été saisis. « C’est un groupe criminel organisé qui faisait dans d’autres activités illicites », a souligné Yannette Bois. L’enquête est toujours en cours.