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« Est-ce la meilleure façon de nous respecter ? » : Paris Basketball qualifié pour la finale mais en colère

by Jamesbcn
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En sortant de l’Adidas Arène, on se frotterait presque les oreilles tant la ferveur durant deux heures a été assourdissante. Dans une ambiance de feu, une salle pleine à craquer, avec quelques VIP comme Daniel Narcisse, Elohim pour le déjeuner ou Lionel Jospin, le Paris Basket s’est qualifié pour la finale du Championnat de France. 8 000 personnes ont chanté à tue-tête pour fêter une équipe un peu magique et surtout pleine de fougue avec un feu follet à la baguette. Il s’appelle TJ Shorts élu MVP à chaque fois qu’il dispute une compétition.

C’est encore lui qui a marqué le panier de la gagne avec une faute en prime dans la dernière minute pour empêcher ses coéquipiers de partir déjà en vacances. « Un tir de talent pour un joueur d’un tel talent », résume Pierric Poupet, coach de l’Asvel, battue (98-92) dimanche lors du cinquième et dernier match en demi-finale. « On voit beaucoup TJ et Nadir (Hifi), et c’est mérité, avance son homologue finlandais Tuomas Iisalo. Ils sont incroyables, mais n’oubliez pas que cette équipe est surtout construite pour que chacun apporte sa pierre à l’édifice. Tout le groupe a fait un boulot de fou pour mériter cette incroyable qualification. »

Comme un symbole voire une passation de pouvoir, dans un duel entre deux métropoles géantes, le club de la capitale a renvoyé l’Asvel et sa vingtaine de titres de champion de France à ses pires cauchemars. La saison du club de Tony Parker, présent dimanche à Paris, est un fiasco quand celle du jeune et insolent ambitieux, créé en 2018, continue de dérouler sur un tapis de roses. Après la Leaders Cup, l’Eurocoupe et un record inédit de 25 victoires à la suite dans son escarcelle, l’équipe de Tuomas Iisalo ne manque pas d’appétit. Avec la possibilité de remporter un titre de champion de France qu’aucune équipe parisienne n’est parvenue à décrocher depuis 1997.

« Nous n’aurons qu’une seule journée pour préparer le match 1 »

Depuis plusieurs jours, c’est Monaco, le tenant du titre, qui attend le Paris Basketball en haut des marches. Le club du Rocher part évidemment favori de cette confrontation qui couronnera la première équipe qui gagnera trois manches. La première aura lieu ce mardi (18 heures) sur le Rocher puis deux jours plus tard, toujours en Principauté, avant un retour dans la capitale dimanche. Avec un budget deux fois supérieur à celui des Parisiens et une armada jamais vue dans le basket français depuis que celui-ci existe, Monaco semble imbattable. Sauf que Paris l’a déjà battu en demi-finale de la Leaders Cup (98-93), un succès qui a changé l’année parisienne. D’un coup, tout devient possible, ou presque. « À mon avis, c’est une finale ouverte, analyse Charles Kahudi, le champion d’Europe 2013 Villeurbannais. Elle va se jouer surtout sur la fraîcheur, car la première manche a lieu dès mardi, moins de 48 heures après ce match 5 contre nous. »

C’est bien là le problème. Monaco a pu souffler sur les bords de la Méditerranée depuis jeudi et sa qualification 3-1 devant Bourg. Ces trois jours de récupération supplémentaires risquent bien de tout changer et peut-être même de fausser la série. « C’est peu dire que nous avons le minimum pour préparer la finale, peste Tuomas Iisalo, pierre fondatrice de cette incroyable saison. Ce n’est pas normal. Est-ce la meilleure façon de mettre en valeur le fantastique produit qu’est le championnat ? Demain (lundi), on va prendre un vol régulier pour traverser toute la France. On ne pouvait pas réserver un vol privé car ça coûte 30 000 euros et on ne savait pas si on allait se qualifier. Nous n’aurons qu’une seule journée pour préparer le match 1 contre une des meilleures équipes européennes. Pensez-vous que ce soit la meilleure façon de nous respecter et de respecter cette finale ? Moi, je ne le crois pas. » Les ressources de ce Paris Basketball sont étonnantes mais elles ont peut-être aussi des limites.

Ce mardi, Paris va souffrir devant ce qui se fait de mieux ou pas loin sur le continent européen. Sans compter qu’il faudra remettre le couvert deux jours plus tard avant de retrouver la liesse de l’Adidas Arena en fin de semaine. Pour quelle raison tant de précipitation ? C’est la faute au calendrier. Pour laisser la place aux préparations olympiques, la finale doit se terminer au plus tard le 14 juin. Si la série est poussée jusqu’au match 5, elle aura lieu le… 14 juin.

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