À Montargis (Loiret), le cœur n’est pas à la fête. Les esprits groggys sont occupés à la reconstruction du centre-ville, saccagé par les pillages et les incendies causés par un groupe de 200 à 300 jeunes émeutiers dans la nuit de jeudi 29 juillet. Depuis mercredi, les pelleteuses s’emploient à achever la destruction des deux immeubles jouxtant, à l’angle de la rue Dorée, la pharmacie Mirabeau, qui s’est effondrée à la suite d’un violent incendie criminel.
Dans ce contexte, la commune dirigée par Benoit Digeon (LR) a annoncé, dans un communiqué rendu public le jeudi 6 juillet, l’annulation du traditionnel feu d’artifice et des bals populaires, prévus le 13 juillet, à l’occasion de la Fête nationale.
Hommages aux forces de l’ordre
Une courte célébration est, néanmoins programmée la veille du 14 juillet, place du Pâtis, pour rendre « un hommage particulier » aux pompiers, policiers nationaux et municipaux et gendarmes, mis à rude épreuve par les violences urbaines qui ont émaillé la France au lendemain de la mort du jeune Nahel le 27 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine). « La population est invitée à se rendre en nombre à cette cérémonie », appelle la municipalité dans ce même communiqué.
Gaëlle, une habitante de la commune voisine de Châlette-sur-Loing, s’attendait à une telle annonce. « Montargis est encore sous le choc. Les commerces ont été très touchés. Dans ces conditions, personne ne peut vivre dans la légèreté et l’inconscience », regrette cette mère de famille qui se faisait « une joie » d’emmener ses enfants au feu d’artifice. La famille projette toutefois de profiter d’un autre spectacle pyrotechnique à Orléans ou ailleurs, « parce qu’il n’y a pas de raison qu’une minorité impose sa loi et mène la vie dure à la majorité », dit-elle.
