Après le rapport, il prévoit des mesures très bientôt. À la suite des conclusions émises par une commission mandatée pour plancher sur l’usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, le président de la République Emmanuel Macron annonce, dans une interview à La Provence et La Tribune ce dimanche, vouloir prendre « de premières décisions dans les prochaines semaines ».
« J’ai demandé au Premier ministre d’engager une large concertation et qui permettra d’ouvrir une série de débats et je prendrai de premières décisions dans les prochaines semaines sur les écrans, à la suite du rapport que m’a remis cette semaine la commission d’experts qui a réfléchi à ces questions », indique le chef de l’État.
Mercredi, le président avait déjà annoncé donner « un mois » au gouvernement pour examiner les recommandations du fameux rapport sur les écrans, et « les traduire en actions ».
Des effets « négatifs » des écrans
Remis mardi dernier au président, ce rapport préconise d’interdire l’usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d’en limiter drastiquement l’accès pour les adolescents. Dans ce texte d’une centaine de pages, la commission spécialement missionnée en janvier par le chef de l’État pour plancher sur cette question, alerte sur « les effets négatifs, directs et indirects, des écrans », notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.
Les dix experts de la commission dépeignent les réseaux sociaux comme « facteurs de risque » de dépression ou d’anxiété en cas de « vulnérabilité préexistante », et jugent « alarmant » le niveau d’exposition des enfants à des contenus pornographiques et violents.
À l’heure où l’effet délétère des écrans sur les enfants ne fait pas consensus chez les chercheurs, la commission rappelle que les écrans « ne sont pas à l’origine de troubles du neurodéveloppement ». Mais elle appelle à la « vigilance » pour « éviter l’amplification de symptômes ».
Pour tenter de « reprendre le contrôle », les experts appellent à empêcher tout usage des écrans par des enfants de moins de trois ans, puis un accès « fortement limité » entre trois et six ans, « avec des contenus de qualité éducative, et accompagné par un adulte ».
Pour les téléphones portables, la commission préconise son interdiction jusqu’à 11 ans, et un téléphone sans Internet jusqu’à 13 ans. À partir de cet âge, elle propose de donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux « éthiques », comme Mastodon ou Bluesky.