Pendant 15 heures, il a été l’objet d’une traque de grande ampleur samedi, mobilisant près de 200 policiers et gendarmes. Peu avant minuit, le principal suspect de l’attaque de la synagogue de La Grande-Mottedans l’Hérault, a finalement été arrêté à Nîmesdans le département voisin du Gard.
Selon le Parquet national antiterroriste (Pnat), l’individu recherché a ouvert le feu sur la colonne d’intervention du Raid, qui a riposté et l’a blessé au visage.
Deux autres personnes de son entourage ont été placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête ouverte notamment pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Alors que le Pnat précise que « les investigations se poursuivent activement afin d’établir les conditions de la préparation de ses actes et de sa fuite », de premiers éléments du profil du suspect commencent à se dessiner.
Drapeau palestinien et arme de poing
Selon nos informations, l’homme âgé de 33 ans est né à Hydra, en Algérie. Il se trouverait en situation régulière en France, précise une source proche du dossier à l’AFP. En début d’après-midi samedi, Le Parisien a pu se procurer un cliché du suspect grâce aux images de vidéosurveillance de la ville. On le voit quitter les devants de l’édifice religieux juif à pied, le visage découvert, un keffieh rouge sur la tête. Il arbore un drapeau palestinien enroulé autour de la taille, et tient deux bouteilles en plastique contenant un liquide jaunâtre dans les mains.
On distingue également, mais pas nettement, une arme de poing à la taille, qui pourrait être selon les dires d’une source proche du dossier à l’AFP, un pistolet 9 mm.
D’après le maire de la commune Stéphan Rossignol, contacté par l’AFP, on peut voir sur d’autres images captées par les caméras de vidéosurveillance un individu en train d’incendier les véhicules. Selon BFMTV, le suspect aurait agi seul et aurait incendié sa propre voiture.
Cinq personnes dans le bâtiment au moment des faits
Entre 8 heures et 8h30 samedi, deux véhicules ont été incendiés dans l’enceinte de la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte, station balnéaire proche de Montpellier, explique le Parquet national antiterroriste dans un communiqué. Deux départs de feu supplémentaires sont relevés au niveau de deux portes d’accès du bâtiment.
« Plusieurs départs de feu ont été signalés à la gendarmerie par des riverains, à 8h21 », a précisé à l’AFP une source préfectorale, en soulignant que dans ce bâtiment logent le rabbin de la synagogue mais aussi d’autres personnes « sans lien avec la communauté juive ».
Selon cette source, ces feux ont visé deux voitures stationnées dans l’enceinte du bâtiment, une pergola servant d’espace de convivialité avec un barbecue, ainsi que la porte même de la synagogue et celle d’une salle de réunion. Un cinquième départ de feu est mentionné, sur une voiture stationnée à l’extérieur de l’enceinte de la synagogue.
L’explosion entendue au même moment que les départs de feu est celle d’une bonbonne de gaz. Après avoir pensé que cette bonbonne se trouvait dans un des véhicules incendiés, les enquêteurs du Pnat ont finalement déterminé qu’elle était à côté de ces véhicules.
Lors des faits, cinq personnes se trouvaient dans le bâtiment, dont le rabbin, mais aucune n’a été blessée. Le seul blessé léger est un policier municipal, touché par « le blast » de l’explosion.