DIRECT. SNCF : «Un train sur trois» cet après-midi en gare de Montparnasse et Bordeaux, annonce le ministre des Transports

La Secrétaire nationale des Écologistes a déclaré sur X que son parti condamne « fermement les actes de sabotage sur les installations de la SNCF. » Marine Tondelier a aussi appelé à ce « que la lumière soit faite sur l’origine de ces actes ». 

Quelques « 25% » des trains qui relient Paris à Londres seront annulés ce vendredi, mais aussi samedi et dimanche, a indiqué la compagnie Eurostar. L’entreprise franco-britannique « prévoit » en plus des perturbations « jusqu’à lundi matin ».

« On voit bien que c’est un acte criminel, la question est de savoir qui » l’a commis, a déclaré le ministre des Transports. Au vu de la date de cette attaque, il y a « probablement un lien avec les JO », a-t-il également affirmé. 

Le ministre des Transports Patrice Vergriete est l’invité du JT de 13 heures de TF1, où il prendra la parole sur la situation dans les transports après l’attaque massive subie par la SNCF.

Le secrétaire nationale du Parti communiste a dénoncé sur X une « odieuse attaque contre notre service public des transports ». « Tout mon soutien aux usagers et aux cheminots qui vont devoir rétablir le trafic et gérer la frustration les voyageurs, écrit-il.

La cheffe de file du RN à l’Assemblée nationale Marine Le Pen a réagi sur X aux sabotages sur des LGV. « Depuis de trop nombreuses années, la violence et le sabotage contre des biens publics, sont devenus des modes opératoires courants de la mouvance d’extrême gauche », écrit-elle. Si la piste de l’ultragauche est étudiée selon nos informations, elle n’est pas la seule. « Il appartient aux enquêteurs de retrouver les coupables, mais il est urgent que l’État en finisse avec cette mansuétude qui encourage l’impunité de ces hordes de saccageurs », ajoute Marine Le Pen.

Les actes de sabotage qui ont touché la LGV Est ne sont pas un « hasard » déclare une source proche du dossier au Parisien. « L’endroit visé ne l’a pas été par hasard car la destruction de cette cible paralyse immédiatement toute la ligne grande vitesse Est et seulement elle. Et c’est évidemment la ligne la plus stratégique économiquement dans la région ».

A Vald’Yerre (Eure-et-Loir), le poste touché par les sabotages a pour particularité d’être très stratégique car c’est là que les lignes venant de Bordeaux et de Rennes se rejoignent en direction de la capitale. De l’extérieur, aucune trace visible d’incendie, les dégâts ont été commis à l’intérieur où des câbles ont brûlé. Sur place, l’alerte a été donnée à 4 heures du matin et depuis, le trafic est interrompu sur les lignes Paris-Bordeaux et Paris-Rennes.

« Ca n’a pas été fait au hasard. Il y a eu du repérage c’est certain. Ces gens connaissent l’endroit. C’est réfléchi », déclare Franck Marchand, le maire de Vald’Yerre. « On entendait beaucoup de personnes qui disaient qu’ils voulaient embêter la cérémonie d’ouverture des JO. Et bien voilà, on est en plein dedans » déplore l’élu.

Une trentaine d’agents de la SNCF tentent de relancer le poste alors que les services d’enquête s’activent à la recherche d’indices. Relevé ADN, photographie, recherche dans le champ qui jouxte le poste de régulation: une dizaine de gendarmes sont mobilisés pour effectuer les relevés. Des militaires sont également présents.

Selon nos informations, la sous-direction antiterroriste et la direction générale de la gendarmerie nationale ont été saisies dans l’enquête sur les actes de sabotage visant des LGV. Dans chaque lieu où il y a eu un acte de sabotage, les sections de recherches concernées ont été saisies de la gestion de l’enquête.

« Dès l’annonce des événements qui se sont produits sur le réseau SNCF, j’ai redonné ce matin à toutes mes équipes des instructions pour que le degré de vigilance soit encore accru », déclare au Parisien Jean Castex, PDG de la RATP. « Je peux vous garantir de notre parfaite mobilisation pour assurer la sécurité dans tous les transports que nous opérons, a-t-il ajouté, une surveillance à la fois physique et informatique très importante. »

Dans le hall de la gare Lille Flandres, la SNCF invite les voyageurs « à reporter leur voyage » et annonce une « heure de reprise estimée le samedi 29 juillet à 6 heures du matin ». En gare, les agents s’affairent pour renseigner les voyageurs, un peu perdus. « Il est affiché mais on ne sait pas s’il partira. S’il part, ce sera avec du retard », prévient un employé de la SNCF. « Le train pourrait être dévié, précise-t-il, mais dans ce cas le trajet durerait 2 heures 30 au lieu d’une heure ».

Sur le quai, Alice, 45 ans, est désemparée. Cette niçoise, en vacances avec ses deux filles de 10 et 16 ans et son mari, devait prendre un Ouigo vers 13h, direction Marseille, puis rentrer à Nice. « Il n’y a aucun Ouigo aujourd’hui, on se demande comment on va rentrer », raconte-t-elle. «La Sncf nous propose d’annuler le voyage et de le rembourser, ou alors de changer la date. Mon mari est très stressé. » Au programme pour la petite famille : retour à l’hôtel… Avec l’espoir de prendre un train demain et d’être dédommagés pour la nuit supplémentaire qu’ils vont devoir payer.

France Bleu a pu prendre en photos des câbles incendiés sur les installations de la SNCF à Vandières (Meurthe-et-Moselle). Ils se situent dans une sorte de caniveau, où passent de nombreux câbles.

« Honte aux saboteurs criminels de notre réseau ferroviaire qui cherchent à déstabiliser notre pays, pourrir la vie des Français et dégrader notre image », écrit sur X l’ancien ministre des Transport Clément Beaune, « merci aux milliers d’agents des transports publics mobilisés pour rétablir le trafic et aider les voyageurs ».

Le mode opératoire, des incendies volontaires sur des installations, ressemble à celui utilisé par l’ultragauche par le passé, selon une source sécuritaire. La piste privilégiée pour le moment est donc celle de la mouvance d’ultragauche, contestataire ou environnementale. Et étant donné que des points stratégiques du réseau ont été visés, ce qui suppose une fine connaissance du réseau, la question d’une éventuelle complicité en interne, à la SNCF, se pose.

L’AFP a pu prendre en photo des gendarmes, aux côtés d’agents SNCF, à Croisilles (Pas-de-Calais), où une des attaques a eu lieu sur une ligne LGV. Une enquête a été ouverte et les services de renseignement sont mobilisés pour retrouver la trace des responsables.

La ministre déléguée au Tourisme a déploré sur X les actes de sabotage qui ont touché plusieurs lignes LGV. « Honte aux vandales qui privent de départ en vacances de nombreuses familles et ce à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des JOP », écrit Olivia Grégoire.

« La circulation des trains à grande vitesse est interrompue sur la ligne à grande vitesse Atlantique entre Paris-Le Mans suite à un acte de malveillance à hauteur de Courtalain », informe TER BreizhGo sur X ce vendredi matin, qui recommande aux clients de reporter leur voyage. « La reprise normale des circulations est estimée pour lundi 29 juillet. »

Les nombreux voyageurs attendant des nouvelles de leur train sont assis un peu partout à la gare Montparnasse. Certains ont sorti des chaises de camping, d’autres jouent aux cartes pour patienter.

Vers Amsterdam, Bruxelles, Lille… De nombreux trains affichent du retard ce vendredi matin à la gare du Nord, le sabotage de la voie dans le Pas-de-Calais ayant fortement perturbé le trafic ce vendredi matin. Dans le hall, la foule grossit à mesure que la matinée s’étire, mais les passagers prennent leur mal en patience.

Certains s’en tirent plutôt bien comme Raphaël. Son train de 9h55 direction Bruxelles n’a « que » 30 minutes de retard. « Je suis chanceux », reconnaît ce père de famille, obligé de rentrer chez lui pour s’occuper de ses enfants. Pour Stéphanie et sa famille, la situation est en revanche plus compliquée. Ils devaient prendre le train de 8h45 à destination de Lille pour partir en vacances. Il a finalement été annulé. Ils espèrent bien monter dans celui prévu à 10h15. « Mais il a du retard », confie-t-elle, inquiète, les yeux rivés sur le panneau d’affichage.

« Aujourd’hui 250 000 clients » sont touchés par les actes de sabotage sur plusieurs LGV, et « près de 800 000 sur le weekend », a déclaré Christophe Fanichet, PDG SNCF Voyageurs. « Chaque train sauvé c’est 1000 clients qui partent en vacances », a-t-il ajouté.

Les incidents sur les ligne SNCF ont eu lieu à : Vergigny (Yonne), sur la ligne LGV Paris-Marseille ; Courtalain (Eure-et-Loir), sur la ligne LGV Atlantique ; Croisilles (Pas-de-Calais), sur la ligne LGV Paris-Lille ; Pagny-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle), sur la LGV Est.

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a recommandé « à ce stade pour tous les Franciliens de ne pas se rendre en gare, d’attendre les informations voyageurs qui vont être envoyées » par la SNCF. Le groupe « travaille à organiser des plans B », a-t-elle assuré.

L’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) a démenti auprès du Parisien un problème de cybersécurité dans les attaques visant la SNCF. « Les problématiques de trafic sur le réseau SNCF ne résultent pas d’un incident de cybersécurité », nous confirme l’Agence en charge de la sécurité informatique des JO.

Les équipes de la SNCF « sont mobilisées, c’est plusieurs centaines de personnes qui vont travailler en continu entre maintenant et la fin du weekend », a expliqué un responsable de la SNCF ce vendredi matin, assurant que « d’ici la fin de la journée on y verra beaucoup plus clair ». Des câbles ont été « coupés puis brûlés », ces câbles « comportent des fils qu’il faut ensuite reconnecter un par un », a-t-il détaillé, « ça va être un travail d’orfèvre ».

Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a dénoncé ce vendredi matin « une bande d’illuminés, d’irresponsables », qui ont causé les actes de sabotage sur plusieurs lignes SNCF. Il s’est dit « désolé » pour les voyageurs touchés : « A travers la SNCF c’est un bout de la France qu’on attaque et c’est les Français qu’on attaque (…) c’est un jour de tristesse aujourd’hui. »

L’ampleur de l’attaque laisse à penser qu’elle a été « étudiée », selon une source ministère des Transports. « De manière générale, le réseau ferré est vulnérable, mais des points stratégiques ont été visés. Sur l’axe Atlantique, par exemple, l’acte a été réalisé juste avant l’embranchement vers la Bretagne et la côte Atlantique, ce qui est forcément très pénalisant. » « Quand vous avez des actes concomitants, sur différentes lignes, ce sont des incidents très fortement suspects, confie un dirigeant de la compagnie ferroviaire. Ce sont des actes élaborés et coordonnés. »

Un acte de malveillance a été déjoué, sur l’axe Sud Est, selon nos informations. « Ce sont des agents de maintenance qui ont fait fuir un groupe de personnes prêts à passer à l’acte », confie au Parisien une source au ministère des Transports. 

Charles, 41 ans, est arrivé à 8 heures à la gare Montparnasse pour un train vers Bordeaux à 10 heures. « J’ai tout anticipé à cause des JO. Je suis chargé avec tous les cadeaux de ma fille, je dois la retrouver en Charente pour son anniversaire », raconte-t-il, « ça fait tâche le jour de la cérémonie d’ouverture des JO et surtout, je n’ai pas de solution de repli. Bref, c’est la galère… ». Léo et Bryan, 25 et 23 ans, ont eux sorti les chips et déplié les chaises de camping. « Le programme c’était pétanque, détente, soleil et tournoi de beach rugby à Anglet. Résultat, c’est apéro à Montparnasse… J’espère qu’on va finir par partir. »

Des centaines de voyageurs ont vu leur train retardé ce vendredi matin, en raison d’actes de sabotage sur les lignes. Ils sont nombreux sur place à attendre pour savoir s’ils pourront, ou non, prendre leur train.

Sur les réseaux sociaux, la SNCF informe que le trafic est ralenti sur la ligne H en raison d’un incident « affectant la voie ». La ligne N est, elle aussi, impactée par des ralentissements, « entre Paris Montparnasse et Rambouillet. Cela est dû à une panne sur les installations du gestionnaire de réseau (endommagement de la caténaire dans le secteur de Vanves). »

Des passagers sont dans l’attente depuis plusieurs heures à la gare Montparnasse, où le trafic est bloqué. Arrivée à 6h30, Charlotte devait partir pour La Rochelle à 6h52 et a reçu, pour l’instant, un SMS annonçant deux heures de retard. « La situation est catastrophique, nous sommes dans le flou total », déclare-t-elle au Parisien. « C’est malheureux pour un jour aussi attendu », pointe-t-elle, ajoutant que « c’était les premiers trains, la journée va être infernale ».

« Nous détournons certains trains sur ligne classique mais nous allons devoir en supprimer un grand nombre », a déclaré la SNCF dans un communiqué, précisant que « cette situation devrait durer au moins tout le week-end le temps d’effectuer les réparations ». L’opérateur conseille à « tous les voyageurs de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare ».

A quelques heures de la cérémonie d’ouverture des JO, la SNCF a subi dans la nuit de jeudi à vendredi une « attaque massive d’ampleur pour paralyser » son réseau de TGV, a indiqué le groupe à l’AFP et la circulation des TGV sur les axes Atlantique, Nord et Est sera « très perturbée ».

Ce live sera consacré aux perturbations sur les lignes SNCF engendrées par des actes de malveillance sur le réseau SNCF.