DIRECT. Nahel tué à Nanterre : « Rien ne justifie la mort d’un jeune », réagit Macron

Tué par un policier à Nanterre hier, Nahel pratiquait le rugby à XIII et était accompagné par l’association Ovale Citoyen dans un programme d’insertion. Jeff Puech, son président, parle d’un « gamin qui s’est servi du rugby pour s’en sortir ». Retrouvez son témoignage sur notre site.

Plusieurs affrontements ont eu lieu cette nuit en Essonne, notamment dans le quartier des 3F à Athis-Mons, aux Ulis et à Evry-Courcouronnes. « Il s’agissait de feux de poubelles, de tirs de mortiers d’artifice et de jets de projectiles », détaille une source policière. Aucun policier n’a été blessé lors de ces épisodes de violence urbaine. Selon nos informations, plusieurs interpellations ont eu lieu à Évry- Courcouronnes.

La France Insoumise demande dans un communiqué la suspension immédiate de l’auteur du tir et « des policiers qui ont menti pour couvrir son acte », « des sanctions administratives et judiciaires exemplaires », « la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur les refus d’obtempérer », « l’annulation de la modification de l’article 435-1 du Code de Sécurité Intérieure », qui encadre l’usage des armes chez les forces de l’ordre, ainsi que « la dissolution du syndicat France Police qui a pris position officiellement pour saluer cet acte inqualifiable ». 

A Noisy-le-Sec, également en Seine-Saint-Denis, dans la cité du Londeau  à partir de 23 heures, une barricade enflammée a été dressée sur toute la largeur de l’avenue de Brément avec, pour conséquence, l’arrêt complet de la circulation. A son arrivée, la police a été visée par des tirs de mortiers d’artifice. Elle a répliqué par des tirs de LBD et de grenades. Les sapeurs-pompiers ont ensuite pu éteindre l’incendie. Il n’y a pas eu de blessé, ni d’interpellation.

A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) vers 0h30, rue de la Confluence, un automobiliste et son passager, qui transportaient douze mortiers d’artifice, ont été interpellés. Les deux hommes sont originaires de Nanterre (Hauts-de-Seine). Ils ont tenté de prendre la fuite mais ont été rattrapés et placés en garde à vue.

Une grande partie des communes de Seine-Saint-Denis ont été le théâtre de violences urbaines, dans la nuit de mardi à mercredi, entre 23 heures et 4 heures du matin. Elles ont notamment été constatées à Saint-Denis et Montfermeil, où des personnes ont été interpellées. Dans le département, Les forces de l’ordre ont riposté avec plus de 46 tirs de lanceur de balles de défense (LBD) au cours des interventions. Aucun blessé n’est à déplorer.

La mère de l’adolescent tué par un policier à Nanterre appelle à une marche blanche demain à 14 heures, au départ de la préfecture des Hauts-de-Seine.« Venez tous, je vous en supplie », demande-t-elle dans une vidéo diffusée sur TikTok, appelant à « une révolte pour (son) fils ».

A Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à 2 heures, un chauffeur de bus Transdev sur la ligne 9 a été contraint par cinq individus cagoulés de descendre de son véhicule à la hauteur de l’arrêt Eugène-Delacroix. Le bus a été retrouvé incendié  rue Edgar-Degas, dans le quartier de la Rose des 3000. 

Olivier Véran qualifie de « brutales » les conditions dans lesquelles Nahel a trouvé la mort et témoigne d’une « une émotion vive ». « Nous comprenons la volonté d’avoir des réponses, à mesure que les éléments seront connus », déclare le porte-parole du gouvernement, qui « appelle au calme ».

Il s’abstient de tout commentaire politique : « On n’est pas dans un temps politique, mais dans un temps de l’émotion et de la justice. On doit tous s’inscrire dans ce principe. » 

Des communes voisines de Mantes-la-Jolie, où une annexe de la mairie a été incendiée, ont également été touchées dans une moindre gravité. À Limay, trois individus de 17 et 18 ans ont été interpellés pour avoir enflammé une poubelle vers 23h30 sur l’allée des Coutures. Les forces de l’ordre ont retrouvé des pierres en leur possession. 

Aux Mureaux, « une cinquantaine de personnes ont participé à des jets de projectiles », indique une source policière.

Ce matin, de nombreuses carcasses de voitures et mobilier incendiés témoignent de la nuit de violences qui a émaillé le quartier autour de la rue Nationale à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Une annexe de la mairie de Mantes-la-Jolie (Yvelines) située dans le quartier du Val-Fourré a été incendiée et « complètement détruite ». Le feu a débuté vers 1 heure avant d’être maîtrisé vers 3h30. L’incident n’a pas fait de blessé, selon la préfecture des Yvelines. 

Le maire de la ville, Raphaël Cognet (DVD) décrit « une violence inouïe et inédite » dans un communiqué publié sur Twitter.

Le débat sur l’usage des armes à feu par la police est relancé. Si l’adolescent n’avait pas le droit de se trouver au volant d’un véhicule et qu’il n’aurait pas dû refuser d’obtempérer, la question de la légitimité de l’usage de son arme à feu par le policier se pose. Le point sur ce que dit la loi.

Dans le Val-d’Oise, entre 0h50 et 2 heures, des feux de poubelles et de palettes ont été démarrés à Bruyères-sur-Oise, Montmagny, Cormeilles-en-Parisis et Argenteuil. Selon nos informations, il n’y aurait pas eu d’affrontement avec la police.

Dans le Val-de-Marne, on recense plusieurs incidents à Vitry-sur-Seine, Champigny-sur-Marne, ainsi que des départs de feu à La Queue-en-Brie et au Bois-l’Abbé. Dans cette dernière, le commissariat a été la cible de tirs de mortier, selon une source policière.

A Gennevilliers, trois voitures ont été incendiées dans le quartier du Luth et des containeurs de poubelles sont partis en fumée, notamment au Fossé-de-l ’Aumône. Un abribus a été pulvérisé sur le boulevard Pierre-de-Coubertin, qui sépare Asnières de Gennevilliers. « J’ai vu des tirs de feu d’artifice avenue Gabriel-Péri », commente au Parisien, Hafid, un riverain. 

Ce mercredi, vers 8 heures, des pompiers étaient encore en train d’éteindre le feu dans un tas de détritus au pied d’une tour murée, promise à la démolition, à l’entrée du quartier des Agnettes.

Trois mâts de caméras de vidéosurveillance ont par ailleurs été endommagés au Luth. 

De nombreuses personnalités publiques ont dit leur émotion après la mort de l’adolescent. Leurs réactions sont à lire dans cet article.

Selon les avocats de la famille de l’adolescent, interrogés sur BFM, Nahel était un livreur de pizza de 17 ans, « très aimé dans le quartier », qui vivait avec sa mère. « Il n’avait pas de casier judiciaire, c’est un non-sujet », affirme Me Cambla.

« Nanterre a vécu l’une des journées les plus terribles de son histoire. » Le maire de Nanterre, Patrick Jarry, a dénoncé dans un communiqué les dégâts résultant des violences la nuit dernière. Plusieurs bâtiments dont des écoles ont « subi d’importantes et inacceptables dégradations, parfois irrémédiables ». 

L’élu souhaite « la justice » pour Nahel tout en affirmant vouloir l’obtenir « par notre mobilisation pacifique, avec ses avocats devant le tribunal ». « Nanterre ne peut s’abandonner à une violence sans issue », conclut-il.

Interrogés par BFM, deux des trois avocats de la famille de Nahel jugent la déclaration de Gérald Darmanin « pas satisfaisante ». « Il aurait pu condamner les faits, les images parlent d’elles-mêmes », regrette Maître Benamara. 

Les deux policiers impliqués dans le contrôle de police mardi matin sont « expérimentés » et « sans difficulté dans leur dossier administratif », a affirmé Gérald Darmanin. L’auteur présumé du tir mortel, âgé de 38 ans, a été placé en garde à vue pour homicide volontaire. 

Le ministre a salué « le travail formidable des forces de l’ordre tous les jours » tout en ajoutant « qu’en aucun cas ce geste ne se justifie, si l’enquête le confirme ». « La justice doit être faite, la vérité doit être dite pour tout le monde, la famille, la police, ajoute-t-il. Il n’y a pas deux poids deux mesures. On peut avoir beaucoup d’émotion et respecter la présomption d’innocence. »

2 000 policiers et gendarmes seront mobilisés la nuit prochaine pour maintenir le calme après la nuit de violences urbaines, annonce Gérald Darmanin. Le ministre «  condamne » ces violences et « appelle au calme et à la vérité de l’enquête ». 31 personnes ont été interpellées et 24 policiers blessés. 

« Nous souhaitons, au sein du ministère et de la police nationale, avoir la vérité tout en respectant le temps de la justice. (…), affirme Gérald Darmanin. Nous prendrons des décisions administratives si des charges sont retenues contre le policier. » Deux enquêtes ont été ouvertes. 

Pour faire face au risque de violences urbaines et de débordements, la préfecture de police de Paris avait mobilisé hier soir, pour la nuit, 350 fonctionnaires de la police et militaires de la gendarmerie, selon le préfet de police. « Ce dispositif se prolongera autant que de besoin mais je veux appeler au calme, il faut raison garder : le fait qui est à l’origine de ces violences urbaines donne lieu à une enquête de l’IGPN, pour homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique», a martelé Laurent Nuñez sur CNews.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a pris la parole à la préfecture de police de Paris au côté du préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Il a décrit « des images extrêmement choquantes » et « pas conformes » à la loi de la République. « J’ai une pensée pour lui et sa famille ».

Interrogé sur le policier qui a tiré sur Nahel hier matin, Laurent Nuñez décrit « un brigadier de police de 38 ans dont les états de service n’appelaient pas d’observation. Oui il était aguerri », explique-t-il sur CNews. Selon le préfet de police de Paris, « à (sa) connaissance », le policier était toujours en garde à vue aux alentours de 8 heures. 

« Ce policier aura à répondre de ses actes mais la présomption d’innocence est un principe fort de notre droit », rappelle Nuñez.

«Cette nuit, sur les réseaux sociaux, ont été diffusées l’identité et la commune de domiciliation du policier qui a fait feu. Une enquête judiciaire est ouverte à ce sujet sous l’égide du parquet de Paris », a affirmé sur Europe 1 Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police. « C’est très grave, juge-t-il: des délinquants ont l’intention de mener une vendetta sur ce policier ».

Les forces de l’ordre ont fait face à « des émeutiers organisés qui sont venus pour en découdre. La justice, la vérité ne les intéresse pas, ils sont dans la rue pour se faire du policier », déplorait sur Europe 1, tôt, Mathieu Valet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police.Il oppose le travail de terrain au travail de la justice, qui « a laissé prospérer une culture de l’excuse ».

Il a « mal à sa France ». Kylian Mbappé a réagi ce matin à la mort de l’adolescent et dénonce une situation « inacceptable ». 

La nuit a été émaillée de violences à Nanterre et dans plusieurs autres villes. Feux de poubelle, tirs d’artifices et voitures incendiées ont émaillé la nuit de mardi à mercredi à Nanterre mais aussi à Clichy-sous-Bois, Asnières, Colombes, Roubaix, Colmar…

« Ce geste m’interpelle, a aussi réagi ce matin le préfet de police de Paris. Il y a un premier refus d’obtempérer puis un contrôle au cours duquel le coup de feu est tiré. L’enquête doit faire toute la lumière sur les circonstances de ce contrôle, sur ce qu’il s’est passé juste avant, ce qui s’est passé dans l’habitacle. Il faut respecter la présomption d’innocence. S’il y a faute, il y aura sanction ».

« Evidemment qu’en tant que préfet de police, j’ai une pensée pour la jeune victime de 17 ans et pour sa famille », a affirmé, deux fois, Laurent Nuñez sur CNews. 

« Ce n’est évidemment pas normal de mourrir dans le cadre d’un contrôle routier, mais il y a une enquête judiciaire et elle se déroule normalement », insiste aussi le préfet de police de Paris.

Invité de CNews, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a donné sa version des faits qui se sont déroulés mardi matin à Nanterre: « Ces deux motards, assignés à une mission de contrôle des rodéos urbains, voient trois individus dans un véhicule qui commettent des infractions. Après un premier refus d’obtempérer, le véhicule est bloqué dans la circulation, puis il y a le contrôle et ce coup de feu ».

« J’ai perdu un enfant de 17 ans, j’étais toute seule avec lui ils m’ont enlevé un bébé. Il avait besoin de sa mère », poursuit la mère, en larmes. « Ce matin (mardi matin) il m’a fait un gros bisou, il m’a dit : Maman je t’aime. Je lui ai dit : je t’aime, fais attention à toi. Une heure après, on me dit quoi ? Qu’on a tiré sur mon fils. Je vais faire quoi ? »

Le drame s’est déroulé mardi à 8h15, près de la station de RER Nanterre préfecture. Des policiers à moto de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris ont sommé le conducteur d’une Mercedes de couleur jaune de s’arrêter pour un contrôle après avoir constaté plusieurs infractions au Code de la route. Le garçon aurait d’abord arrêté son véhicule, avant de redémarrer brutalement.

Selon la version policière, un agent aurait fait feu alors que le jeune automobiliste lui aurait foncé dessus. Dans une vidéo, largement diffusée sur les réseaux sociaux, on voit au contraire que le policier qui a tiré n’était pas positionné devant le véhicule récalcitrant mais au niveau de la portière avant gauche. Sur ces images, on peut voir le fonctionnaire braquer le conducteur avec son arme de service, avant de faire feu à bout portant quand le véhicule redémarre en trombe. La voiture a fini sa course quelques dizaines de mètres plus loin, encastrée dans un poteau. La victime est décédée peu de temps après avoir été atteinte au thorax.

Et bienvenue dans ce direct consacré à la mort de Nahel 17 ans, tué par un tir policier à Nanterre.