DIRECT. Discours de politique générale : le RSA sera conditionné à 15 heures d’activité, annonce Gabriel Attal

Gabriel Attal rappelle que « dans 18 départements, nous avons lancé une expérimentation qui conditionne le RSA à 15 heures d’activité pour l’insertion » et annoncé que une généralisation du dispositif « à tous les départements de France, d’ici le 1er janvier 2025 ».

« Je ne m’arrêterais pas face à leurs hurlements, je peux continuer sans difficulté », tacle Gabriel Attal, après un nouveau appel au silence de la présidente de l’Assemblée nationale.

« Chercher un modèle social plus  efficace et moins coûteux, ce n’est pas un gros mot, c’est un impératif », a martelé Gabriel Attal. « Je mesure, dans ma génération comme dans les autres, les changements de mentalité, les attentes nouvelles, sur les horaires, sur la disponibilité, sur l’équilibre entre  vie professionnelle et vie familiale. Au risque de décevoir certains ici, personne ne demande de « droit à la paresse ».

« On ne peut accepter une France où beaucoup sont condamnés à rester proches du SMIC toute leur carrière. La progression salariale doit, toujours, permettre de récompenser l’effort et le mérite. Alors oui, j’assume de le dire, il faut désmicardiser la France », estime le chef du gouvernement.

Après avoir rappelé longuement le bilan du gouvernement ces derniers années, le Premier ministre a reconnu qu’il « reste encore du chemin ».

« Pour notre sécurité, nous avons investi comme jamais par le passé : 10 000 postes de policiers et gendarmes ont été créés lors du premier quinquennat. 8500 de plus le seront lors de celui-ci et nous avons lancé la création de 238 nouvelles brigades de gendarmerie », rappelle le Premier ministre. « Nous investissons cette année 40 milliards d’euros pour la transition écologique », évoque-t-il notamment. « Nous avons beaucoup fait, mais il reste encore du chemin », concède-t-il.

« Nous avons une majorité que je salue et à qui je veux dire ma confiance mais cette majorité est relative », rappelle le chef du gouvernement. « Depuis 2022, sur bien des textes, nous y sommes parvenus. Nous avons un devoir commun de transcender les clivages et les divisions au service des Français. Evidemment, nous ne serons pas d’accord sur tout, mais ma porte sera toujours ouverte », promet Gabriel Attal. « C’est aussi cela, la méthode que je veux pour mon gouvernement : respecter les Français, respecter les oppositions, respecter notre Parlement. Je m’y engage, et j’en serai le garant », promet-il.

« Je veux m’adresser à tous ces Français, souvent de la classe moyenne », poursuit Gabriel Attal. « A ces Français de l’entre deux, trop riches pour bénéficier des aides, mais pas assez pour ne pas compter, qui ont le sentiment que les décisions se prennent sans eux et qu’elles bénéficient toujours aux mêmes. »

« Un peu de silence svp », demande la présidente de l’Assemblée face au brouhaha ambiant et aux nombreuses huées de l’opposition.

« Notre agriculture est notre force, et notre fierté aussi », martèle le Premier ministre. « Pas simplement parce qu’elle nous alimente au sens propre du terme. Mais parce qu’elle constitue l’un des fondements de notre identité, de nos traditions », ajoute-t-il.

Le Premier ministre assure vouloir « reconquérir notre souveraineté française et européenne ». « Nous voulons reprendre notre destin en main », a-t-il ajouté. « Nous avons engagé une action résolue pour la souveraineté économique avec, pour la première fois, le retour de l’industrie sur notre sol », a-t-il insisté. « Nous avons engagé une action résolue pour la souveraineté de nos frontières, avec une loi immigration et un pacte asile-immigration au niveau européen enfin réellement protecteurs pour notre pays » et « nous avons engagé une action résolue pour la souveraineté agricole pour notre pays ».

« J’ai confiance, je connais le chemin parcouru depuis 2017, je connais les Français, leur énergie, leur créativité », dit le Premier ministre, avant d’évoquer la crise sanitaire du Covid-19, la guerre en Ukraine, la crise énergétique, l’inflation… « Les crises se superposent, elles n’offrent aucune solution miraculeuse, mais avec les Français nous y répondront », a assuré le Premier ministre.

« La France rime avec puissance, c’est un repère, un idéal, un héritage moral , c’est la patrie où sont nés les droits de l’Homme, c’est le pays de la création que nous soutenons, c’est la nation de l’innovation, ce sont nos jeunes qui osent et qui se lancent, ce sont nos familles, nos soignants, nos forces de l’ordre, nos agriculteurs, nos pêcheurs qui travaillent matin et soir pour nous nourrir, ce sont nos élus locaux, ce sont nos associations, nos bénévoles… » déclare Gabriel Attal dans une longue allitération.

« Je suis né 1989, l’année du bicentenaire de la Révolution, une année où l’on a cru que la démocratie universelle triompherait. Mais l’inverse s’est produit », déclare Gabriel Attal.

« Notre génération voit son monde chamboulé elle est en proie au doute, sur son identité, sur qui nous sommes, sur notre modèle social », selon lui. « Nous ne sommes pas n’importe quel pays, la France n’a jamais été et ne sera jamais un nation qui subit », a martelé le Premier ministre.

Yaël Braun-Pivet annonce le dépôt d’une motion de censure par la gauche pour introduire la séance. 146 membres de l’Assemblée nationale se sont joints à cette motion de censure, explique la présidente de l’Assemblée nationale.

Selon l’AFP, un visiteur de Matignon l’a trouvé « confiant » avant ce rendez-vous solennel. « Il ne voit pas ça comme un Himalaya, mais comme le Puy de Dôme. Il n’est pas stressé ».

« Très clairement, le gouvernement aujourd’hui est en sursis », a déclaré devant des journalistes à l’Assemblée le député LR Pierre-Henri Dumont. Les députés LR « sont absolument prêts à déposer une motion de censure », a-t-il ajouté. Il faut « trouver le moment opportun pour (LR) politiquement », c’est une question de « semaines ».

Pour la députée LFI Mathilde Panot, interrogée sur TF1, le discours de politique générale « a été fait il y a deux semaines par Emmanuel Macron lui-même », lors de sa grande conférence de presse. Le Premier ministre va selon elle « redire ce qu’Emmanuel Macron a déjà dit ». Pour la députée insoumise, « la question est de savoir si la légitimité du Premier ministre vient uniquement du monarque présidentiel ou s’il se soumet au vote de confiance ». C’est pour cette raison que son parti déposera une motion de censure, « pour avoir une clarification dans le pays et à l’Assemblée nationale sur qui est dans l’opposition et qui est dans la majorité ».

« On écoutera bien entendu mais on est dans une situation d’extrême urgence pour le pays. Il faut changer de cap totalement », a déclaré le patron des Républicains Eric Ciotti sur France 2 ce matin. « Ce gouvernement n’a pas de majorité, abuse les Français, se complaît dans la communication », a-t-il ajouté. Pour Eric Ciotti, « il n’y a qu’un pilote dans l’avion, c’est le Président. Les autres ne sont que des pions qui agitent un scénario de communication théâtral ».

C’est dans un contexte ultra-tendu que Gabriel Attal va se livrer à cet exercice. Le Premier ministre, qui se sait attendu de pied ferme, a souhaité y consacrer une bonne partie de sa soirée de lundi, après avoir reçu les représentants des agriculteurs. Il n’a évidemment pas vocation à traiter uniquement de la crise agricole. Parmi les grands thèmes qui devraient être évoquésl’éducation, l’autorité, ou encore la santé, ainsi que les sujets relatifs au travail et aux classes moyennes.

Gabriel Attal doit prononcer son discours devant l’Assemblée à 15 heures. Sa prise de parole devrait durer une heure.

Bienvenue sur ce direct consacré au discours de politique générale que va prononcer le Premier ministre Gabriel Attal.