DIRECT. Défilé du 1er Mai : le cortège parisien s’est élancé, 25 interpellations selon la préfecture de police

Des violences ont éclaté mercredi dans le centre-ville de Nantes lors de la manifestation qui a réuni plusieurs milliers de personnes pour le 1er mai. Vers midi, des manifestants se revendiquant du mouvement « antifa », habillés de noir et casqués, ont commencé à attaquer des vitrines, notamment une banque, un supermarché Carrefour ou encore un magasin de vêtements, selon la même source.

Les forces de l’ordre ont répliqué en usant des gaz lacrymogènes d’après la même source. Contactée par l’AFP, la préfecture de Loire-Atlantique n’était pas joignable dans l’immédiat pour apporter davantage d’informations.

« Soutien républicain à Rahaël Glucksmann, menacé et empêché par l’extrême-gauche de se rendre à la manifestation du 1er mai », déclare le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand, sur X. « En République, les divergences et le débat d’idées ne doivent jamais rien céder aux intimidations et aux menaces. »

« Nous, LFI, on a toujours réprouvé, désapprouvé ces méthodes », a déclaré mercredi l’eurodéputée Manon Aubry, tête de liste LFI pour les européennes. Elle réagissait à l’agression de Raphaël Glucksmann à Saint-Etienne. « Tout le monde doit avoir le droit de manifester quels que soient les désaccords que l’on puisse avoir », mais « je ne suis pas d’accord pour qu’on instrumentalise cette question et que l’on pointe du doigt les militants et militantes insoumis qui n’ont rien à voir avec ces méthodes. » Les militants insoumis « sont pacifiquement présents dans la rue pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs. »

A Lyon, entre 6 500, selon la préfecture, et 13 000 manifestants, selon la CGT, ont défilé ce mercredi. Au moins 17 personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l’ordre.

La manifestation de Marseille a réuni environ 3 000 personnes, selon la police, et 8 000 selon la CGT, sous un ciel gris ce mercredi. Ils étaient réunis sous une banderole proclamant: « Mobilisés pour la paix et le progrès social ».

A Toulouse, ils étaient aussi 3 000, selon la préfecture, 8 000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s’est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. « Stop à la guerre, augmentez les salaires » ou « contre la précarité », pouvait-on lire sur des pancartes.

De nombreux indépendantistes kanaks se sont placés en tête du cortège parisien du 1er mai à Paris pour montrer leur opposition au dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.

Le Secrétaire national du PCF a apporté son soutien à Raphaël Glucksmann. « Le débat oui, la violence non. Rien ne justifie que Raphaël Glucksmann ait été exclu d’une mobilisation ce premier mai à Saint-Étienne. Le mouvement social ne gagne rien à pratiquer l’oukase et l’exclusion », a-t-il lancé sur X(ex-Twitter).

Selon la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, « des individus cagoulés commettent des dégradations et jettent des projectiles sur les forces de l’ordre au niveau de Saxe-Gambetta » à Lyon. « La police fait usage de moyens pour les disperser », précise la préfecture. 

Des échanges tendus ont lieu entre des policiers et des Black Blocs à Nantes, selon des témoignages sur les réseaux sociaux. 

 Jordan Bardella, tête de liste RN pour les européennes a choisi le 1er-Mai, date fétiche des lepénistes, pour présenter ses 34 premiers colistiers lors d’un meeting cet après-midi à Perpignan. Les lepénistes entendent lancer le compte à rebours d’une victoire annoncée, présentée comme le marchepied d’une quatrième candidature de Marine Le Pen à l’Elysée dans trois ans. Marine Le Pen occupera symboliquement la 80e et avant-dernière place sur la liste. 

La sénatrice LR Valérie Boyer s’en est pris à l’extrême gauche après l’agression de la tête de liste socialiste Raphaël Glucksmann à Saint-Etienne. « Voilà l’image de l’extrême gauche qui passe son temps à donner des leçons sur la tolérance et le bien vivre ensemble. Cette gauche qui ne tolère même pas les idées socialistes », écrit-elle sur X. « Chaque jour montre combien la NUPES aura été une faute pour ceux qui se sont rangés derrière elle », déclare François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les européennes, « il ne lui manque que le pouvoir pour retrouver la folie totalitaire ».

Jusqu’à 3 000 personnes ont manifesté à Strasbourg ce mercredi, rapporte les DNA, sourcant les organisateurs. L’année dernière, les syndicats avaient compté entre 15 et 20 000 manifestants dans cette ville, 8 500 selon la police.

Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon « désapprouve totalement l’expulsion de Raphaël Glucksmann » d’un cortège du 1er mai à Saint-Etienne, que le candidat PS aux européennes attribue notamment à des militants LFI. « Tous ceux qui veulent faire allégeance à la lutte des travailleurs pour leurs droits ont leur place le 1er mai. Il suffit de s’écarter d’eux s’ils nous déplaisent », a fait valoir Jean-Luc Mélenchon sur X. Pour l’Insoumis, « cette action fournit une diversion médiatique contre le 1er mai et un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour nous accuser ».

En ce 1er Mai, la secrétaire nationale du parti EELV Marine Tondelier déclare sur France Bleu que « le gouvernement prépare des réformes horribles de l’assurance chômage, ces filets de sécurité qui font que quand on vit en France, on se dit qu’on ne peut pas dégringoler vraiment, il le détricote. » Le président de la République « Emmanuel Macron, c’est Robin des Bois mais à l’envers. Il prend aux plus pauvres, ça n’a aucun sens, et nous, on est clairement du côté des travailleurs et de toutes celles et ceux qui manifesteront le 1er mai. »

Le maire socialiste de Montpellier a apporté son « soutien » à Raphaël Glucksmann, après son altercation à Saint-Etienne. C’est « lamentable », écrit sur X Michaël Delafosse, « le 1 er mai fédère, rassemble, pour soutenir le monde du travail (…) Faire preuve de violence, de sectarisme, digne des gardes-rouges est dangereux pour la démocratie. »

Une vague de pluie a frappé le sud-ouest ce mercredi, douchant les manifestants dans certaines villes, note La Dépêche. A Albi, Toulouse ou encore Cahors, les cortèges se sont pris la pluie.

La cheffe de file du RN à l’Assemblée nationale a rendu pour ce 1er Mai le traditionnel hommage de son parti à Jeanne d’Arc « notre héroïne nationale et patronne de la France », depuis Perpignan, où le RN a prévu un meeting ce mercredi. « Symbole de courage et d’espérance, elle incarne cette jeunesse française, libre, fière et patriote, qui n’en a pas fini d’aimer et de défendre son pays », écrit la députée.

La tradition d’offrir du muguet comme porte-bonheur « remonterait à la Renaissance, explique le ministère de l’Agriculture, après avoir reçu un brin de muguet alors qu’il faisait campagne dans la Drôme, le roi Charles IX entreprit de perpétuer la coutume en l’instituant à la cour. » Avant cela, cette fleur était déjà, depuis l’Antiquité, utilisée pour célébrer la nouvelle saison et l’arrivée des beaux jours.

Elle ne devient « le symbole du 1er mai qu’au début du XXe siècle, d’abord à Paris, puis dans toute la France à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. »

Des dizaines de manifestants rassemblés à Istanbul pour célébrer le 1er mai ont été interpellés mercredi par les forces de l’ordre, ont constaté les journalistes de l’AFP. Les premières altercations ont éclaté alors que les manifestants tentaient de forcer les barrages de police pour gagner l’emblématique place Taksim.

Istanbul a été placée en état de siège par les forces de l’ordre qui ont bloqué le cœur de la principale de ville de Turquie. Plus de 42.000 policiers ont été déployés dans la mégapole, avait prévenu mardi le ministre de l’Intérieur, dénonçant les « organisations terroristes (qui veulent) faire du 1er mai un champ d’action et de propagande ».

Dans plusieurs rassemblements pour le 1er Mai ce mercredi, les médias locaux notent la présence de drapeaux palestiniens, en pleine guerre entre Israël et le Hamas. A Besançon, le « cortège est marqué par la forte présence de France Palestine Solidarité », note France Bleu, partageant la photo d’une banderole « Gaza Halte au massacre ! ». « Nous sommes tous des palestiniens » crient certains manifestants à Nice.

Avec un peu de retard parfois, les cortèges ont entamé leurs parcours de manifestations dans plusieurs villes de France comme Reims, Avignon ou Marseille. Les journaux locaux notent globalement une participation en baisse par rapport au 1er Mai 2023. 

« On est face à une crise du travail en France », déplore Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT ce mercredi matin sur France Inter, qui a souligné les nombreux « défis posés à mon organisation syndicale (…) comment on construit du progrès, comment on protège les travailleurs… ». Elle a également appelé à une loi qui « encadre les écarts salariaux » qui ne font que « s’accroitre au fil des années ».

Plusieurs manifestations sont déjà parties ce mercredi matin, comme à Grenoble. Le départ était également prévu à 10 heures à Lille et à Bordeaux. A Marseille, la manifestation « se prépare au départ », note le journal local La Marseillaise. 

Ce 1er mai devrait mobiliser moins de manifestants que l’année dernière, selon les prévisions actuelles. En 2023, la fête du travail avait eu lieu après une séquence de manifestations contre la réforme des retraites qui avait mobilisé de nombreux Français. Le 1er Mai 2023, la CGT avait revendiqué 2,3 millions de manifestants en France dont 550 000 à Paris, contre 782 000 pour le ministère de l’Intérieur, dont 112 000 dans la capitale.

« Ce 1er mai est un des plus forts du mouvement social », avait déclaré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, son syndicat saluant un « 1er mai historique ». Cette fête des travailleurs « se déroule dans l’unité syndicale et rien que ça, c’est historique », s’était réjoui le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot.

Jordan Bardella, tête de liste RN pour les européennes a choisi le 1er-Mai, date fétiche des lepénistes, pour présenter ses 34 premiers colistiers pour les élections européennes lors d’un meeting mercredi après-midi à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Sur scène, la patronne du groupe RN à l’Assemblée nationale Marine Le Pen prendra la parole avant celui qui lui a succédé à la tête du parti il y a un an et demi. Sur la liste, elle occupera symboliquement la 80e et avant-dernière place 

Ce 1er Mai est « l’occasion de dire que la société ne tourne que grâce à notre travail et qu’il doit être reconnu et rémunéré, déclare sur RMC la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet ce mercredi, on va se mobiliser pour les salaires mais aussi pour dénoncer la casse sociale conduite par le gouvernement et le patronat ». Aujourd’hui, « on se mobilise partout pour obtenir des augmentations de salaires parce que ce que l’on constate c’est que nos salaires s’effondrent face à l’inflation et surtout que, malheureusement, ils ne suivent pas les mêmes courbes que les salaires des patrons ou les dividendes des actionnaires ».

Le leader LFI Jean-Luc Mélenchon rappelle sur X ce matin qu’il prendra la parole ce 1er mai à 14 heures depuis la place de la République à Paris, au départ de la manifestation qui doit se rendre jusqu’à la place de la Nation.

La date du 1er Mai vient d’un mouvement de syndicats américains en 1886, pour revendiquer la journée de huit heures. Ce 1er mai, jour de la nouvelle année comptable pour les entreprises américaines, plus de 300 000 travailleurs répondent à l’appel des syndicats et manifestent pacifiquement à travers tout le pays. Le Parisien vous explique comment cette journée est devenue la date de la fête du travail dans une grande partie du monde.

Plusieurs organisations et élus font référence, dans leur message sur le 1er Mai, aux élections européennes, prévues début juin. « En ce 1er mai, il y’a deux choses importantes à faire : venir manifester pour la justice sociale et pour la paix » et « s’inscrire sur les listes électorales avant ce soir », écrit par exemple le député LFI Manuel Bompard. Le Parti Socialiste utilise également son slogan pour les européennes, appelant à « Réveiller L’Europe du pouvoir d’achat ! ».

Jordan Bardella, tête de liste RN pour les européennes a, lui, choisi le 1er-Mai, date fétiche des lepénistes, pour présenter ses 34 premiers colistiers lors d’un meeting mercredi après-midi à Perpignan.

« Le 1er Mai c’est évidemment la fête du travail et des travailleurs, un jour de fierté sociale pour la nation », déclare le président du RN Jordan Bardella sur X, mais c’est aussi un jour pour « célébrer la mémoire de Jeanne d’Arc ». Il appelle à associer « le souvenir des luttes pour une vie plus digne et l’hommage à la figure d’un peuple qui ne renonce pas. » Il assure vouloir ainsi « défendre Jeanne d’Arc contre l’oubli ».

Plusieurs préfectures ont annoncé recourir aux drones pour « garantir le bon déroulement » des manifestations du 1er mai, comme celles de Paris, du Rhône et de la Gironde. « Par arrêté préfectoral, la captation, l’enregistrement et la transmission d’images par la police nationale est autorisée au titre de la sécurité de la manifestation, en vue de maintenir l’ordre public », écrit la préfecture du Rhône.

« On a vécu il n’y a pas si longtemps que ça une séquence sociale incroyable », a souligné sur LCI ce mercredi matin le porte-parole du NPA Olivier Besançenot, faisant référence au mouvement contre la réforme des retraites. Pour lui « ce 1er mai est l’occasion pour le mouvement ouvrier au sens large de se recentrer sur l’essentiel (…) il s’agit de renouer avec une stratégie qui nous manque : une stratégie unitaire, une stratégie radicale. »

Ce 1er Mai « j’irai manifester pour dire que la question sociale doit redevenir prioritaire dans notre pays et pour dire qu’aujourd’hui, il est temps d’agir concrètement pour l’emploi, créer de l’emploi en France », a déclaré sur Sud Radio Léon Deffontaines, tête de liste PCF pour les européennes. Pour lui, nos industries sont « en train de disparaitre à cause de cette Europe libérale ». Il parle d’une « concurrence déloyale » et appelle à « mettre en place du protectionnisme ».

Le muguet est un symbole traditionnel du 1er mai, dont on peut acheter des brins dans la rue. Sachez que si la vente à la sauvette est interdite en France, celle du muguet fait exception ! Le Parisien a listé les règles à suivre pour pouvoir en vendre. Il faut par exemple qu’il s’agisse de muguet sauvage, et non cultivé. 

Plusieurs préfectures ont pris pour ce mercredi 1er mai des arrêtés « afin de garantir la sécurité publique ». « Le port, le transport et l’utilisation d’artifices de divertissement » est interdit, prévient la préfecture de Loire-Atlantique. « Le transport, la détention et l’utilisation de bidons de carburant sur l’ensemble des communes du département » est aussi prohibé, écrit également la préfecture des Pyrénées-Orientales. Le port ou le transport d’armes, ou d’objets pouvant constituer une arme, est également interdit.

Si le cortège parisien s’élancera en début d’après-midi, plusieurs manifestations partiront dès ce matin dans d’autres grandes villes françaises, entre 10 heurs et 11 heures. Comme à Marseille, Nantes, Bordeaux, Lille ou encore Strasbourg. 

Dans les cortèges ce mercredi en France, des manifestants viendront pour protester contre les bombardements israéliens dans la bande de Gaza. La Fédération syndicale étudiante appelle par exemple à rejoindre le « cortège anti-impérialiste » qui appelle, entre autres, au « soutien à la Palestine ». L’Association France Palestine Solidarité appelle elle à rejoindre le « cortège Palestine » en « solidarité avec les travailleur-ses palestinien-nes ».

La RATP a annoncé ce mercredi matin que plusieurs stations de métro seraient fermées à partir de 11 heures dans la capitale en raison de la manifestation prévue pour le 1er Mai. Les stations : Oberkampf, République, Richard-Lenoir, Bréguet – Sabin, Filles du Calvaire, Saint-Sébastien – Froissart et Chemin Vert. Elle seront rouvertes sur demande de la préfecture. 

Le cortège parisien partira de la place de la République à 14 heures direction Bastille, avant de rejoindre la place de la Nation. Les manifestants prendront la direction de la place de la Nation en passant par le boulevard Voltaire, suivant ainsi le même tracé que l’an passé. 15 000 à 30 000 personnes sont attendues dans la capitale.

Ce mercredi, dans le cortège parisien, la CFDT et la CGT seront côte à côte, comme lors du 1er mai 2023, lors duquel les huit organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient fait front commun. Dans le reste de la France, les deux organisations syndicales seront ensemble dans la moitié des cortèges.

« À l’appel des organisations de jeunesse, nous serons mobilisé·es partout en France ! », écrit le groupe des Jeunes écologistes ce mercredi. « 1er mai, tous·tes dans la rue ! », écrit également Place Publique, qui appelle à « réveiller l’Europe du pouvoir d’achat », à un mois des élections européennes. « Demain, nous serons dans la rue partout en France », lance également le Parti Socialiste.