Bientôt trois semaines après la disparition de leur proche, ils réclament des réponses. Près de 200 personnes ont participé, samedi à Dijon, à une « marche pacifique » en hommage à Check Camara, un Ivoirien de 18 ans mort dans des circonstances mystérieuses début juillet.
« Justice pour Check », scandaient les manifestants en défilant dans le centre de Dijon à l’appel de la famille et d’organisations telles que Solidaires et la Ligue des droits de l’Homme. « On veut savoir ce qu’il s’est passé. On veut des réponses », a déclaré à la presse Alassane Doumbia, l’oncle de Check Camara qui hébergeait le jeune homme arrivé en France adolescent.
Le corps de Check Camara a été retrouvé, le 10 juillet, dans une portion du canal de Bourgogne longeant le centre de Dijon. Trois jours plus tôt, le 7 juillet, le jeune homme aurait eu une altercation avec une ou plusieurs personnes, selon son oncle.
« Rien ne permet de mettre en cause les services de police »
La police aurait alors « poursuivi » le jeune Ivoirien, selon l’oncle. Une vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, montre Check Camara en train de marcher au bord de la rivière L’Ouche, non loin du canal, tout en étant suivi par deux policiers postés sur un pont.
L’avocat de la famille, Jean-Baptiste Gavignet, a déclaré qu’une plainte contre X pour « omission de porter secours » avait été déposée. Le parquet a confirmé le dépôt de la plainte mais indiqué que, « en l’état, rien ne permettait de mettre en cause les services de police ».
Le parquet n’a pas voulu préciser si l’autopsie avait confirmé ou infirmé la thèse de la noyade et s’il y avait eu des coups et blessures. Toutefois, dans une interview au Bien Publicle procureur adjoint assurait qu’il n’y avait « aucune trace de violences », ce qui tendait « à confirmer la noyade ».
« On attend de la justice un travail exemplaire », a déclaré Dieynaba Baldé, présidente de SOS Racisme Côte d’Or. « Il faut que tous les droits de ces jeunes soient respectés », a-t-elle ajouté. « Il y a trop de zones d’ombre. Il y a eu une course-poursuite. On voudrait savoir ce qu’il s’est passé », a insisté Anne Varnaton, défilant revêtue du gilet rose du syndicat Solidaires.