L’humoriste controversé Dieudonné a joué samedi dans un château en Ille-et-Vilaine. Mais la propriétaire des lieux n’a découvert l’objet du spectacle qu’au dernier moment. Le parquet de Rennes a ouvert une enquête préliminaire à la suite de cette représentation au château de la Beauvais, à Piré-Chancé.
Le spectacle « a rassemblé environ 180 personnes, sans incident constaté par la propriétaire », a indiqué le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc. Le château de la Beauvais propose des prestations de chambre d’hôtes, gîtes et de réception d’événements.
La propriétaire, qui a été entendue ce mardi dans le cadre de cette enquête, n’a pas déposé plainte à ce stade. Mais elle « a confirmé avoir tout découvert à l’arrivée des premiers spectateurs sur les lieux de l’objet de ce spectacle et de l’identité de l’intéressé », a indiqué le procureur. Ces éléments « lui ont été dissimulés à chacun de ses contacts préalables avec ses interlocuteurs », a-t-il ajouté. Ces derniers « précisaient seulement intervenir dans le cadre d’une représentation théâtrale pour le compte de la Sasu Kamdo Productions ».
Délit d’escroquerie ?
L’enquête se poursuit « en vue de vérifier si des manœuvres éventuellement caractéristiques du délit d’escroquerie (et de recel de cette infraction) auraient pu être employées par les intervenants de cette société », poursuit le procureur de Rennes.
« J’ai été contactée quelques jours avant par une entreprise qui cherchait une salle pour une représentation théâtrale. On parle équipements, capacité d’accueil, prix. Puis la femme au téléphone m’envoie de quoi faire le contrat », a raconté la propriétaire au journal Ouest France. « Je rappelle l’entreprise et demande des vidéos, par simple prudence. Elle me répond que la société est toute jeune, créée en juillet. Elle me dit de ne pas m’inquiéter, qu’il s’agira d’une représentation théâtrale. »
Le jour de la représentation, la propriétaire rencontre les premiers spectateurs qui lui demandent si « c’est bien ici le spectacle de Dieudonné Il n’y a pas de traductions disponibles ». « Je réponds que je ne sais », dit-elle au quotidien régional. « J’étais à mille lieues. »