C’est un jeu de dominos avec, dans le collimateur de la justice et de la police, un fourriériste et ses « obligés ». Le premier est déjà tombé. Les autres commencent à suivre. Ce lundi, deux brigadiers chefs ont été placés en garde à vue. Cette interpellation s’inscrit dans le cadre de la tentaculaire affaire de corruption des fourrières parisiennes et de son sulfureux chef, Alywan Chaficplacé en détention le 7 décembre 2022 à la prison de la Santé.
Patron d’Inter Dépannage, le « roi des fourrières », dont les chauffeurs mettaient en œuvre de douteuses méthodes d’enlèvement de voitures et de bakchich, régnait sur trois des fourrières de Paris et jusqu’à six fourrières des communes des Hauts-de-Seine. Le quinquagénaire d’origine libanaise est suspecté de s’être attiré les bonnes grâces de puissants protecteurs, qui lui auraient facilité son business, ouvert des portes et l’auraient protégé.
Grosses voitures, enveloppes d’argent et autres cadeaux douteux
En échange, certains d’entre eux auraient fait entretenir gratuitement, et pendant des années, leurs véhicules personnels dans l’un des garages automobiles que le chef d’entreprise possède dans les Hauts-de-Seine. D’autres, dont un fonctionnaire de préfecture de police, des policiers, un élu, des administratifs, se seraient fait offrir des 4×4 ou d’autres « voitures de fonction ». Des enveloppes d’argent liquide, des rémunérations douteuses, des week-ends et d’autres cadeaux auraient encore été offerts à certains d’entre eux.
Chafic Alywan est désormais mis en examen pour « corruption active et passive par personne dépositaire de l’autorité publique », « faux en écriture publique », « blanchiment », « abus de bien social »…
L’enquête, confiée par le parquet de Paris à l’IGPN (la police des polices) continue. D’autres acteurs du dossier ont déjà été entendus. D’autres gardes à vue et mises en examen devraient suivre.