L’issue est dramatique. Ce mercredi, en milieu de journée, deux avions Rafale de l’armée de l’air et de l’espace sont entrés en collision en Lorraine, ont indiqué la préfecture de Meurthe-et-Moselle et l’armée. Longtemps portés disparus, deux militaires de la base aérienne 113 de Saint-Dizier (Haute-Marne), un instructeur et un élève pilote, sont décédésa indiqué Emmanuel Macron mercredi soir.
Que s’est-il passé ?
Deux avions de chasse de l’escadron transformation Rafale de la base aérienne de Saint-Dizier sont entrés en collision l’un avec l’autre, a indiqué un porte-parole de l’armée de l’air et de l’espace. L’accident a eu lieu dans le secteur de Colombey-les-Belles, au sud-ouest de Nancy, tout près de la base aérienne de Nancy-Ochey et à la limite du département des Vosges.
L’armée de l’air et de l’espace a précisé sur X que la collision a eu lieu « au retour d’une mission de ravitaillement en Allemagne ».
« On a entendu un gros bruit, vers 12h30 peut-être. On entend souvent les avions passer, mais ça n’était pas le passage du mur du son, ça n’avait rien à voir », a affirmé Patrice Bonneaux, adjoint au maire de Colombey-les-Belles. « C’était un bruit bizarre, un bruit de percussion. J’ai supposé que deux avions s’étaient accrochés, mais on n’y croyait pas », a-t-il poursuivi, précisant qu’un cordon de gendarmerie avait été dressé sur une route départementale en bordure de forêt.
« Je regardais le ciel qui était nuageux et j’ai vu deux avions qui arrivaient face à face. Cela m’a surpris car, normalement, ils volent côte à côte. J’ai vu la collision en direct, puis dix secondes plus tard, en raison de la distance, j’ai entendu une détonation, a raconté un témoin auprès du Parisien. Une boule de feu est descendue. J’avais l’impression que le deuxième avion continuait dans les nuages. »
Quel est le bilan de cet accident ?
Le pilote de l’un des deux appareils s’est éjecté avant l’impact et a pu se poser en parachute près du stade de Colombey-les-Belles (Meurthe-et-Moselle). L’équipage de l’autre appareil, un instructeur et un élève pilote, a longtemps été porté disparu. Emmanuel Macron a annoncé leur décès tard mercredi soir. L’épave de leur appareil a été repérée « plus tard dans l’après-midi » sur la commune d’Harmonville (Vosges), à six kilomètres de Colombey-les-Belles, a indiqué le ministère.
« Nous apprenons avec tristesse les décès du capitaine Sébastien Mabire et du lieutenant Matthis Laurens, lors d’un accident aérien en mission d’entraînement en Rafale », a ainsi écrit le président de la République sur Xpeu avant minuit, mercredi soir. Et d’ajouter : « La Nation partage la peine de leurs familles et frères d’armes de la Base aérienne 113 de Saint-Dizier. »
« Sincères condoléances et tout mon soutien aux familles du capitaine Sébastien Mabire et du lieutenant Matthis Laurens, à leurs proches et à leurs frères d’armes », a suivi le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, également sur X. Celui-ci se rendra ce jeudi à la base aérienne 113 de Saint-Dizier. Le chef d’État-major de l’armée de l’air et de l’espace a également tenu sur X à faire part de sa « très forte émotion » et de ses « plus sincères condoléances » aux familles et proches des victimes.
L’armée avait plus tôt précisé que tous les pilotes concernés étaient de nationalité française. Cette mission n’avait aucun rapport avec la formation en cours en France de pilotes ukrainiens. Celle-ci a lieu sur la base aérienne de Cazaux et uniquement sur des chasseurs Alpha Jet.
Qui sont les militaires décédés ?
Selon l’armée de l’air et de l’espace, le capitaine Sébastien Mabire était un pilote de chasse depuis 2013. Il a commencé « sa carrière opérationnelle au sein du régiment de chasse 2/30 Normandie-Niémen avant d’être instructeur au sein de l’escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitainedepuis août 2022 ».
Le lieutenant Matthis Laurens, lui, avait déjà quelques années d’expérience. Il avait obtenu son brevet de pilote de chasse en 2021. « Il était affecté sur Rafale au sein du régiment de chasse 2/30 Normandie-Niémen depuis novembre 2023, indique l’armée de l’air et de l’espace. Il poursuivait son instruction au sein de l’escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine. »
Quels étaient les moyens déployés ?
Les axes routiers entre Colombey-les-Belles, Autreville et Harmonville ont longtemps été bloqués par les gendarmes. Des drones ont été mobilisés afin de retrouver l’équipage qui était disparu. Selon le service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Meurthe-et-Moselle, 54 de ses pompiers ont été mobilisés. 200 gendarmes avaient également été engagés dans les départements de Meurthe-et-Moselle, des Vosges et de la Meuse, ainsi qu’un hélicoptère et quatre drones, dans le cadre des recherches.
La préfecture de Meurthe-et-Moselle avait également ouvert au cours de la journée de mercredi un « numéro d’appel à témoignages » afin d’« aider les autorités ».
« Des enquêtes de sécurité et judiciaire sont ouvertes pour faire la lumière sur les raisons de cet accident », a en outre annoncé l’armée de l’air et de l’espace. Celles-ci permettront peut-être de déterminer dans quelles circonstances les deux appareils sont entrés en collision.