Le consultant français Louis Arnaudarrêté le 28 septembre 2022 à Téhéran, a été condamné à cinq ans de prison ferme « après plusieurs audiences dans un tribunal sans la présence de ses avocats », a annoncé ce mercredi sa famille. Les parents de ce « grand voyageur », arrêté alors qu’il visitait l’Iran, avaient décidé de dévoiler son identité en janvier dernier. Ils s’inquiétaient de ses conditions de détention « très rudes et (du) manque de communication », redoutant « de très lourdes répercussions physiques et psychologiques ».
« Les accusations portées à son encontre, à savoir propagande et atteinte à la sécurité de l’État iranien, sont totalement infondées », ont indiqué ses parents Jean-Michel et Sylvie Arnauddans le communiqué. Aucune information n’a été donnée en Iran sur le procès et sur le jugement.
« Cette condamnation est une atteinte aux droits de l’Homme et aux libertés individuelles. Elle enferme sans raison un innocent. Elle sanctionne arbitrairement un amoureux de culture, d’Histoire et de découverte de nouveaux pays », a déploré sa mère. « Il s’est toujours tenu à l’écart des mouvements sociaux qui venaient de débuter. À aucun moment il n’a agi avec des intentions politiques ou par légèreté ».
« C’est un simple citoyen du monde, qui souhaite le parcourir pour mieux le connaître et le comprendre », écrivent Jean-Michel et Sylvie Arnaud dans le communiqué. Ils racontent que Louis avait repris les voyages après la pandémie de Covid-19, le 19 juillet 2022, « en vue de faire un tour du monde ». Le jeune consultant français « avait entrepris son périple dans le but de découvrir la diversité culturelle du monde, s’arrêtant en Iran, un pays qu’il rêvait de visiter depuis longtemps pour la richesse de son histoire et l’accueil de ses habitants », a affirmé sa mère.
Dix ressortissants occidentaux détenus en Iran
Outre Louis Arnaud, trois autres Français sont détenus en Iran et sont considérés par la France comme des « otages d’État » : Cécile Kohler et Jacques Paris, et un autre dont l’identité n’a jamais été rendue publique. Un autre Français, Benjamin Brièreet un ressortissant franco-irlandais, Bernard Phélanont été libérés en mai pour « raisons humanitaires ». La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhaharrêtée en 2019 pour atteinte à la sécurité nationale, puis libérée en février dernier mais sans autorisation de quitter le territoire iranien, est quant à elle revenue en France en octobre.
La République islamique d’Iran détient plus de dix ressortissants occidentaux et est accusée par leurs soutiens et des ONG de s’en servir comme monnaie d’échange dans des négociations d’État à État.
Lundi, Noémie Kohler, sœur de Cécile, une enseignante française détenue en Iran depuis 18 mois, a affirmé que cette dernière était « épuisée » et « désespérée »ajoutant ne pas comprendre « pourquoi elle est emprisonnée ». La justice iranienne a annoncé en septembre que l’enquête était terminée, ouvrant la voie à un éventuel procès dont la date n’est pas connue.