Au moins 40 civils ont été tués mercredi dans un raid aérien sur la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, déchirée par la guerre, selon une source médicale, alors que le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan se dirigeait vers la Turquie.
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“Quarante civils ont été tués dans une frappe aérienne qui a touché deux marchés et plusieurs quartiers de la ville”, a indiqué à l’AFP la source médicale depuis un hôpital de Nyala, la capitale du Darfour Sud. La source a demandé l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Des témoins présents dans la région avaient auparavant signalé que des frappes aériennes avaient frappé deux marchés et causé des victimes civiles. SoudanLa deuxième plus grande ville du pays, où les combats se sont intensifiés le mois dernier.
La vaste région de Darfour – de la taille de la France et abritant un quart de la population du Soudan – a connu certains des pires combats de la guerre de cinq mois entre l’armée régulière et les forces paramilitaires de soutien rapide, dirigées par Burhanl’ancien adjoint de Mohamed Hamdan Daglo.
Depuis le 15 avril, près de 7 500 personnes ont été tuées, selon une estimation prudente de l’Armed Conflict Location & Event Data Project.
L’attaque de mercredi est survenue un jour après qu’une source médicale a fait état de 17 civils tués à Omdurman, ville sœur de Khartoum. Des témoins ont décrit l’attaque comme un bombardement de RSF.
Dimanche, au moins 51 personnes ont été tuées et des dizaines blessées lors de frappes aériennes dans le sud de Khartoum, selon le chef des droits de l’homme des Nations Unies, Volker Turk.
Les forces armées contrôlent le ciel de Khartoum, tandis que les combattants des RSF continuent de dominer les rues de la ville.
La visite de Burhan en Turquie est son cinquième voyage à l’étranger depuis fin août alors qu’il lutte pour la légitimité dans une lutte de pouvoir dévastatrice avec son ancien adjoint.
Le chef de l’armée, qui est de facto chef de l’Etat depuis qu’il a mené un coup d’État en 2021 en collaboration avec Daglo de RSF, s’entretiendra avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan sur “les relations bilatérales et les moyens de les renforcer”, a indiqué le bureau de Burhan.
Jusqu’à la fin du mois dernier, Burhan était assiégé par les RSF au quartier général de l’armée à Khartoum.
Depuis sa nouvelle base dans la ville côtière de Port-Soudan, sur la mer Rouge, il s’est depuis rendu en Égypte, au Soudan du Sud, au Qatar et en Érythrée dans ce que les analystes considèrent comme un poussée diplomatique pour peaufiner ses références en cas de négociations pour mettre fin au conflit.
Les efforts diplomatiques antérieurs avaient échoué à plusieurs reprises à établir un cessez-le-feu durable.
La violence ne montre aucun signe de ralentissement alors que les besoins humanitaires de millions de personnes – tant au Soudan que dans les pays voisins – augmentent.
La guerre a déraciné plus de cinq millions de personnes, dont un million qui ont fui les frontières, selon les chiffres de l’ONU.
(AFP)