Un incendie s’est déclaré ce lundi dans une usine de fabrication de batteries au lithium en Corée du Sudont annoncé les pompiers, qui ont réussi à s’introduire dans le bâtiment après avoir éteint le gigantesque brasier. L’incendie s’est déclaré vers 10h30 heure locale (3h30 du matin, heure française) dans une usine du fabricant de batteries Aricell à Hwaseong, au sud de la capitale Séoul. Une série de cellules de batterie a explosé à l’intérieur d’un entrepôt contenant quelque 35 000 piles, a déclaré Kim Jin-young, un responsable local des pompiers. Les batteries au lithium sont utilisées dans tous les domaines, des ordinateurs portables aux véhicules électriques.
Le feu est parti de l’étage du bâtiment 3 dans lequel se trouvaient déjà 102 employés, a expliqué à Yonhap un membre des pompiers sur place, Kim Jin-young. Ce dernier a raconté à la presse que les pompiers avaient réussi à éteindre le brasier et qu’ils s’affairaient désormais au retrait des corps du bâtiment carbonisé par les flammes.
« Une équipe de secours est entrée à l’intérieur et mène des opérations de recherche et de sauvetage », a-t-il indiqué. L’agence de presse Yonhap a rapporté qu’une vingtaine de corps avaient été retrouvés à l’intérieur mais Kim a déclaré lors d’un point de presse télévisé que neuf personnes étaient mortes, dont une en chemin pour l’hôpital, et quatre autres blessées, dont deux dans un état critique. « Il était difficile de rentrer dans le bâtiment car nous craignions que d’autres explosions ne se produisent », a-t-il aussi déclaré, précisant que les pompiers ont réussi à éteindre les flammes à l’aide de « sable sec ».
« Les personnes avec lesquelles nous avons perdu contact restent nombreuses, et donc il pourrait y avoir plus de victimes », a-t-il reconnu. Un premier bilan des pompiers faisait état d’un mort et 21 disparus. À 14h30, on était toujours sans nouvelles de 23 employés et leurs téléphones portables étaient utilisés pour tenter de les localiser, mais la destruction des cahiers de présence dans l’incendie compliquait les opérations d’identification.
Un incendie aggravé par la présence de lithium
Les premières victimes identifiées sont Sud-coréennes, il y aurait des travailleurs étrangers, notamment chinois, parmi les personnes disparues. Des images diffusées par l’agence de presse Yonhap montrent des panaches de fumée grise s’élevant au-dessus du bâtiment de deux étages en béton armé ravagé par les flammes. 145 pompiers et 50 véhicules ont été mobilisés, sachant la grande difficulté à éteindre un incendie provoqué par le lithiumune substance hautement toxique et inflammable.
Des images diffusées par l’agence Yonhap ont montré des panaches de fumée grise s’élevant au-dessus du bâtiment de l’usine ravagé par les flammes. Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a demandé aux autorités locales de « mobiliser tout le personnel et les équipements disponibles pour se concentrer sur la recherche et le sauvetage des personnes », a indiqué son bureau, qui a également prévenu les autorités qu’elles devaient « assurer la sécurité des pompiers compte tenu de la rapidité de la propagation du feu ».
Les autorités recommandent de ne pas sortir de chez soi
De leur côté, les autorités locales ont mis en garde les habitants de la ville de Hwaseong contre les fumées, leur recommandant de ne pas sortir de chez eux. « Il y a beaucoup de fumée en raison des feux dans une usine. Veuillez faire attention à la sécurité, notamment en vous abstenant de sortir », indique un message d’alerte envoyé par SMS. « Incendie d’usine. Veuillez faire un détour par les routes avoisinantes et les habitants des environs sont priés de fermer les fenêtres », prévient un autre message.
En janvier 2023, un bâtiment industriel de Grand-Couronne dans la région de Rouen (Seine-Maritime), contenant près de 8 000 batteries au lithium, avait pris feu. Arnaud Borde, responsable des études et recherche sécurité des batteries à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) avait alors expliqué au Parisien qu’un « incendie de batterie lithium libère une grande puissance thermique, ce qui augmente les risques de propagation ; l’extinction est notoirement difficile ».
François Rousseau, directeur général de l’école Mines Nancy, ajoutait que la substance était corrosive et dangereuse pour ceux qui entraient en contact avec elle, ce qui signifiait une surveillance particulière chez les pompiers intervenus pour éteindre le sinistre.