« Ma grand-mère aurait été très émue. Cet hommage montre que ses combats sont toujours d’actualité… » Au lendemain de la journée internationale des Droits des femmesMaud Halimi a inauguré le nouvel espace qui porte le nom de son illustre parente : l’avocate et infatigable militante Gisèle Halimi.
Ce samedi 9 mars, quand Nadège Azzaz, la maire (PS) de Châtillon (Hauts-de-Seine) prend la parole, le local de l’allée Peyronnet est bondé. Élues, militantes féministes et/ou associatives, habitantes lambda et quelques hommes aussi, se pressent à cette inauguration.
De nombreuses initiatives engagées par la commune en faveur des femmes
« Ce qui nous rassemble ce matin, c’est l’épanouissement des femmes, c’est LE combat qui ne concerne pas moins de la moitié de l’humanité », martèle l’élue. Et de rappeler les initiatives menées sur sa commune dans ce domaine : signature du contrat local contre les violences sexuelles et sexistes, formations régulières de tous les agents de la ville à ces questions, mise à disposition de protections hygiéniques gratuites dans les structures sociales municipales, etc.
« Les femmes de ma génération savent ce qu’elles doivent à leurs prédécesseurs », insiste Nadège Azzaz avant d’évoquer « la consécration juridique suprême » du droit à l’IVG, désormais inscrit dans la Constitution et de revenir sur le parcours de Gisèle Halimi, décédée en juillet 2020.
Dans l’assistance, de nombreuses femmes ont déjà bénéficié des ateliers mis en place par la ville. Depuis plusieurs mois, Sylvie, la petite quarantaine, suit celui sur l’estime de soi. « En 2021, j’ai fait une dépression post-partum », se souvient la jeune femme. C’est ce dispositif qui empêche la dégringolade. « J’y ai vu une chance à saisir », ajoute-t-elle. L’ancienne enseignante, désormais en reconversion, a remonté la pente.
« Il m’a sorti la tête de l’eau, m’a redonné confiance, analyse Sylvie. Je suis sortie de ma zone de confort, j’ai rencontré des gens que je ne connaissais pas. Oui, j’ai beaucoup douté mais j’ai retrouvé le sourire et j’ai plein de projets ! Tout cela a transformé le cercle vicieux de la dépression en cercle vertueux. »
« Dès qu’on est dans l’espace public, on se sent menacée »
Un peu plus loin, Évelyne, adhérente à l’association Femmes solidaires de Malakoff, ne dit pas le contraire. « J’ai fait l’atelier de sophrologie, précise la septuagénaire. Cela m’a apporté de la sérénité. Mais surtout, on trouve ici un éventail très large de service… » Documentation diverse, espace multimédia, nutritionniste, sport, repas partagés etc., le programme couvre tous les champs possibles.
Un petit groupe en t-shirt noir attirait immanquablement le regard. « Ensemble pour les Châtillonnaises » a été créé il y a trois ans pour étudier la place de la femme dans la ville. L’équipe a notamment mené des marches exploratoires afin d’établir les endroits où le sentiment d’insécurité était le plus aigu. Le bilan est peu encourageant.
« Dès qu’on est dans l’espace public, on se sent menacée, estime Angie. C’est surtout vrai dans les transports en commun. Quand je sors du métro, je respire enfin mais globalement, je suis en permanence aux aguets. »
La militante en est consciente, la solution miracle n’existe pas. Renforcer la lumière dans les rues ne règle pas toit, loin de là. « Il faut un travail d’éducation long et collectif, avance-t-elle. On a quand même quelques outils qui nous rassurent… » Comme, dit-elle, l’application La Sororitélancée par une association de femmes, qui permet de donner l’alerte quand on est en danger…
