Cinquième de la finale du 10 000 m, Jimmy Gressier oublie quelques instants sa déception pour s’emparer du drapeau tricolore et aller le remettre à Yann Schrub, médaillé d’argent, deux ans après le bronze de Munich. Une image symbolisant l’unité de cette équipe de France, qui quitte les Championnats d’Europe d’athlétisme de Rome (Italie) avec seize médailles.
« Ça me rend avant tout heureux lorsque c’est un Français devant un étranger, souffle Gressier. On ramène une médaille dans notre camp. Bien sûr, je suis un petit déçu que ce ne soit pas moi, mais je prends note encore une fois. C’est frustrant, mais il m’en manque un peu. Ça me sourira un jour. »
À quelques mètres de là, Yann Schrub irradie de bonheur. « Toute cette semaine, il y a eu un élan positif dans cette équipe de France, on a brillé de A à Z, on rapporte encore des médailles ce soir (mercredi), apprécie le désormais double médaillé européen sur 10 000 m. Mais qu’est-ce que je les enviais ces podiums, je me remémorais Munich il y a deux ans, et cette fête avec mes supporters. Je me suis dit : si seulement c’était à mon tour, ce soir, de revivre tout ça, de refaire un tour d’honneur. Ça faisait quatre jours que je n’arrivais pas à dormir, que je ne pensais qu’à ça ! Il faut croire en ses chances. »
« Je voulais montrer que j’étais Maximus sur la piste »
Il poursuit: : « J’ai regardé Gladiator cet après-midi, je vais aller au Colisée demain (jeudi), je voulais montrer que j’étais Maximus sur la piste. » Un coq en peluche sur la tête, le Français a donc revécu ces émotions : « Je vais profiter de ça avec mes coachs, avec mes 70 proches qui sont venus me voir, on va savourer chaque seconde, chaque moment. »
Les relayeuses tricolores du 4 x 100 m, elles aussi, ont choisi le meilleur moment pour revenir sur le devant de la scène. Après leur médaille d’argent aux Mondiaux de relais, début mars à Nassau, elles grimpent sur la deuxième marche du podium européen, avec Orlann Olière, Gémima Joseph, Hélène Parisot et Sarah Richard, réalisant leur meilleur chrono de la saison en 42′’15. « Il fallait se faire confiance et se dire que tout est possible, considère Orlann Olière. On va continuer à y croire, let’s go Paris ! »
« On a une équipe de dingues »
Y croire, comme Anais Bourgoin, nouvelle médaillée internationale sur la piste, à 27 ans. « Pour l’instant, je ne réalise pas. Je me suis accrochée mais je n’ai jamais cessé d’y croire pour aller chercher la médaille de bronze. C’est juste incroyable », lâche la Française. Pour cette ultime soirée romaine, on aurait presque voulu en avoir plus. Les relais 4 x 400 m, pourtant prometteurs, n’ont pas réussi à s’inviter sur le podium. D’autres, malgré de grosses performances, n’ont pas vu la balance pencher du bon côté. Avec pourtant 5, 82 m, Thibaut Collet termine 5e d’un interminable concours de perche, remporté par l’incontournable Armand Duplantisqui a échoué dans sa tentative de record du monde à 6, 25 m, une autre planète.
Hilary Kpatcha échoue aussi à la 5e place à la longueur et rate le podium pour 4 cm, malgré un record personnel de 6,88 m. « La saison n’est pas finie, j’ai hâte de me retrouver au Stade de France avec le public français, sourit-elle. Il y a une super dynamique chez cette équipe de France, on a une équipe de dingues, avec des histoires incroyables. J’espère que les Français se sont régalés en suivant ce championnat ! »
