« Si elle a rencontré quelqu’un un peu bizarre, elle a pu le mettre à distance, mais elle est toujours polie, jamais elle ne manque de respect ». Au lendemain de la violente agression dont a été victime Nadia, 53 ans, laissée pour morte dans une rue du Vieux-Nice (Alpes-Maritimes) dans la nuit de mercredi, l’aîné de ses deux enfants, Béchir, 29 ans, s’est exprimé auprès de Nice-Matin.
« Elle a une amie qui habite à trois ou quatre minutes de là. Est-ce qu’elle est allée la voir ? », s’interroge Béchir, qui comme tout le monde veut comprendre pourquoi sa mère a été victime d’un tel déchaînement de violence alors qu’elle se trouvait à seulement quelques pas de son domicile dans le quartier de la gare. Sous curatelle et bénéficiaire de l’allocation adulte handicapé, Nadia cumule les heures de ménage pour vivre et soutenir ses enfants : « Elle est dévouée pour nous. Elle a accumulé les heures pour aider mon petit frère. »
Ce que confirme l’un des bouchers du quartier, celui qui fait face au passage Martin, là où vit la quinquagénaire. Comme tous les riverains, il s’interroge auprès du Parisien, sur les circonstances de l’agression. « C’est une dame gentille. Elle fait les ménages. Ce sont des gens gentils. À cette heure-là, peut-être qu’elle allait au travail. Elle est tombée sur un fou », s’inquiète le commerçant installé dans le quartier depuis 35 ans.
VIDEO. « Il lui saute sur la tête » : à Nice, une femme de 53 ans entre la vie et la mort après une violente agression
Dans la nuit de mardi à mercredi, la victime a été filmée alors qu’elle était poursuivie par un assaillant qui est parvenu à la faire chuter au sol avant de la rouer de coups et de lui sauter sur la tête à pieds joints. Gravement blessée, la victime a été abandonnée dans une mare de sang sur la voie publique. Son pronostic vital engagé, elle a été placée en coma artificiel, confie son fils Béchir à Nice Matin : « Je l’ai visitée deux fois. Ses mains sont glacées, ses pieds aussi, mais j’ai senti son cœur battre. C’est rassurant, vous savez, de la voir respirer et de sentir son cœur battre… » Celui qui décrit sa mère comme « une battante » explique pour autant : « Elle a du sang dans le cerveau, un hématome au crâne (…) Nous ne savons pas si elle va mourir, ou s’en remettre ».
Plainte de la mairie de Nice après la diffusion des images
Le premier adjoint au maire de Nice, Anthony Borré, a annoncé le dépôt d’une plainte de la mairie après la diffusion des images de l’agression captées par la vidéoprotection de la ville et « transmises aux enquêteurs de la police nationale ». L’édile s’offusque :
« C’est inédit et contraire au secret de l’enquête. Avec Christian Estrosi (maire de Nice, NDLR) nous déposerons plainte », prévient l’élu.
Quant à son agresseur, il a été interpellé quelques minutes après les faits, mis en examen mercredi soir et placé en détention provisoire dans le cadre de l’information judiciaire ouverte pour « tentative d’assassinat ». Si dans un premier temps, il a expliqué être un sans papiers originaire d’Angola, il s’est avéré que le mis en cause, âgé de 24 ans, est de nationalité suédoise et est recherché par les autorités de ce pays pour s’être « soustrait à des soins psychiatriques sous contrainte ».
Les enquêteurs doivent se pencher sur le parcours de l’individu pour trouver d’éventuelles autres victimes, alors que rien n’explique a priori cette grave agression. « Les investigations ne permettent pour l’heure ni d’établir de lien entre le mis en cause et la victime ni d’établir le mobile de ce passage à l’acte d’une particulière violence », indiquait mercredi Damien Martinelli, procureur de la République de Nice.