Un trop-plein d’émotions. Matthieu Pavon l’avoue, il a fini sa première journée olympique « fatigué ». Et plutôt chamboulé. Pour ses débuts dans le tournoi masculin, ce jeudi sur le Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines, le numéro 1 français a été surpris par la ferveur populaire. Quelques dizaines de milliers de spectateurs avaient fait le déplacement, dont une large majorité acquise à sa cause.
« Retrouver ce public, sentir tout ce monde très heureux de me voir, me pousser pour la médaille olympique, c’est un truc de dingue et je n’étais absolument pas préparé à tout ça », confie le Bordelais de 31 ans. Il termine le premier tour dans le par (0), distancé par un Japonais de son âge, Hideki Matsuyama, qui affiche -8 en tête, devant le champion olympique sortant l’Américain Xandu Schauffele (-6). « Dans le jeu, j’ai été plutôt bon, je n’ai pas fait de grosses erreurs. Mais j’ai été peut-être un peu conservateur, attentiste, admet le Bordelais. Devant ce public, j’ai eu du mal à me libérer. »
Une Marseillaise pour l’accueillir
Il faut dire que l’accueil réservé aux deux Français (Victor Perez conclut ce premier tour sous le par à -1), et surtout à Pavon, a été brûlant. Des « allez Matthieu » en pagaille, et même une Marseillaise entonnée par la foule à son arrivée sur le trou numéro 1. « Ça fait chaud au cœur. Je reste sur une année ou j’ai beaucoup appris et j’ai essayé de me préparer au mieux pour cet événement, mais quand j’arrive ici, que je monte les escaliers et que je découvre que ça crie, que ça hurle, que mon nom est scandé, c’est exceptionnel et c’était vraiment très très difficile à gérer », confie le fils de l’ancien footballeur Michel Pavon, peu habitué à cette ferveur.
« Sur les majeurs, c’est différent, je ne joue pas chez moi mais là j’étais le centre de l’attention. On sent clairement que les gens sont venus pour voir les Français. J’ai expérimenté l’atmosphère olympique et j’ai ressenti à quel point c’était grand, phénoménal, on se retrouve envahi par tout cet amour, cette chaleur, c’est absolument dingue. »
Le tournoi se poursuit jusqu’à dimanche. Le Bordelais est loin d’être résigné. « La suite ? Comme toujours, c’est moi contre le parcours, si j’arrive à le battre méchamment encore trois jours je pense qu’il y aura une chance. On sait que tout peut se passer. »
