Où sera implanté le nouveau collège Paul-Langevin à Sainte-Savine (Aube) ? La question est toujours en suspens mais le dossier de cet établissement de l’agglomération troyenne avance. Hors d’âge et dernier des 25 collèges aubois à ne pas avoir subi de lifting ou de reconstruction, l’actuel collège Langevin a été construit en 1968 en plein cœur de la cité. Sa rénovation coûtant pratiquement aussi cher qu’une construction neuve (environ 33 millions d’euros), le conseil départemental a opté pour la seconde option. Pendant les deux ans de travaux, l’instance voulait procéder déménagement temporaire des 630 élèves saviniens vers deux collèges de La Chapelle-Saint-Luc, commune accolée.
L’annonce faite d’abord aux enseignants du collège Langevin puis aux parents d’élèves, le jeudi 26 septembre, a provoqué l’ire de ces derniers mais aussi de leurs homologues des collèges Albert-Camus et Pierre-Brossolette de La Chapelle-Saint-Luc. Les portables ont chauffé. Des mouvements de protestation spontanés ont eu lieu et d’autres, planifiés, ont suivi. Pour apaiser les tensions sur ce dossier brûlant, Philippe Pichery, le président du conseil départemental, a annoncé, ce lundi 7 octobre 2024, qu’il renonçait au déménagement temporaire dans les deux établissements de La Chapelle-Saint-Luc : « À la suite du mouvement de masse qui a suivi les réunions avec les enseignants et les parents pour construire la solution la plus adaptée et au refus de dialogue, J’en ai tiré certaines conséquences. Ce lundi matin, lors de la commission permanente et à l’unanimité, nous avons décidé de clore ce dossier du déménagement provisoire. »
S’il maintient que cette hypothèse était bonne sur les plans financiers, de la durée des travaux et de l’intérêt des collégiens, Philippe Pichery va donc lancer de nouvelles concertations pour trouver la solution idoine.
Trois scénarios restent envisageables
« Cette hypothèse est close pour pacifier le débat », a martelé le président du conseil départemental. Avant l’abandon du déménagement temporaire, l’hypothèse de la construction d’un collège éphémère pour un coût de 5 millions d’euros était aussi passée à la trappe. « Nous voulons œuvrer rapidement pour apporter une solution pérenne au collège », explique Philippe Pichery. « Nous allons remettre à jour les simulations sur les différents scénarios. » Dans sa boîte à outils, le conseil départemental garde pour l’instant la construction d’un nouveau collège sur un nouvel emplacement à Sainte-Savine, une rénovation par tranches de l’actuel collège – « C’est ce qu’il s’est passé pour tous les collèges du département jusqu’à présent », note le président du conseil départemental – ou encore la suppression pure et simple et de cet établissement accompagnée d’une redéfinition de la carte scolaire.
« Le fait qu’on referme le dossier du déménagement provisoire ne veut pas dire que le dossier est refermé en totalité », prévient Philippe Pichery. « Nous sommes actifs et voulons réussir sur les solutions alternatives qui se présenteront à nous. Je suis frustré que le dialogue n’ait pu être établi et nous en tirons les conclusions. Nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’une querelle qui s’éterniserait sur ce dossier et encore moins de faire un investissement contre la volonté des gens auxquels cela doit bénéficier. » À force d’éliminer les scénarios, une fumée blanche finira bien par sortir de l’Hôtel du Département.
