Les deux femmes se disent « terrorisées ». Plus de deux semaines après l’attentat islamiste d’Arras (Pas-de-Calais), Maître Mikaël Benillouche, avocat de la mère et de la sœur de l’assaillant Mohammed Mogouchkova décrit sur BFMTV deux femmes « qui sont [aussi] victimes de cet acte ». « Elles n’arrivent pas à l’expliquer, elles ne pouvaient pas prévoir, elles ne comprennent pas (…) Elles n’ont rien vu venir », a affirmé l’avocat à BFMTV. Les deux femmes « se dissocient totalement » de ce qui s’est passé à Arras.
La mère et la sœur Mohammed Mogouchkov craignent « des représailles pour avoir coopéré avec la justice », dans une famille à l’organisation patriarcale. « C’est pour cela que leurs gardes à vues ont été levées », a indiqué Mikaël Benillouche à BFMTV. Toutes deux avaient été interpellées peu après l’attentat. D’après franceinfola sœur de Mohammed Mogouchkov, âgée de 18 ans, a qualifié son frère de « monstre » lors de son interrogatoire, parlant d’un acte d’ « horreur ».
« Retrouver une vie normale »
Selon le pénaliste, la mère de l’assaillant présumé « aspire » seulement « à retrouver une vie normale ». Tout comme sa sœur. « Elles ne sont pas des terroristes. Elles sont peut-être des victimes du terrorisme. Elles sont victimes de violences intrafamiliales, ça c’est certain », a poursuivi Mikaël Benillouche.
Sur RTL déjà ce lundi, l’avocat avait assuré que la mère et la sœur de l’assaillant compatissaient « avec la douleur des victimes ». « Elles emploient des mots qui sont d’une grande virulence » à l’égard de Mohammed Mogouchkov, a-t-il poursuivi. La mère « a eu plusieurs enfants », a-t-il rappelé. « Certains ont mal tourné, mais on ne peut pas la rendre responsable », concédait aussi l’avocat en évoquant une enfant « de huit ans (placée à l’aide sociale à l’enfance selon Mikaël Benillouche) et une de 18 ans dont le rêve ultime est de passer le brevet des collèges en candidate libre ».
Le 13 octobre, Mohammed Mogouchkov tuait Dominique Bernard – professeur de français – au lycée Gambetta d’Arras et faisait trois autres blessés lors d’un attentat islamiste. Ce Russe originaire d’Ingouchie était fiché pour radicalisation. Mardi 17 octobre, le procureur de la République antiterroriste Jean-François Ricard avançait qu’une vidéo d’allégeance à l’État islamique avait été retrouvée dans son téléphone. Il avait alors ajouté que le pronostic vital des blessés n’était « plus engagé ».