La France s’est réveillée samedi en alerte attentat, au lendemain du meurtre d’un professeur de français devant un collège-lycée d’Arraspoignardé à mort par un jeune homme fiché pour radicalisation islamiste. Sur fond de crainte d’importation du conflit entre Israël et le Hamasla Première ministre Élisabeth Borne « a décidé de rehausser la posture Vigipirate au niveau urgence attentat », le plus élevé de ce dispositif de sécurité, qui permet la mobilisation exceptionnelle de moyens, a indiqué Matignon vendredi soir.
Le site du gouvernement indique que ce niveau d’alerte, qui relève du plan Vigipiratepeut être mis en place « à la suite immédiate d’un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action ». Il permet notamment « d’assurer la mobilisation exceptionnelle de moyens, mais aussi de diffuser des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise ». Ce niveau de sécurité est mis en place pour une durée limitée, le temps de la « gestion de crise ».
Ainsi, jusqu’à 7 000 soldats de la force Sentinelle – mise en place suite aux attentats de 2015, pour faire face à la menace terroriste – vont être déployés sur le territoire d’ici à lundi soir et « jusqu’à nouvel ordre », a annoncé l’Élysée samedi. Depuis 2021, environ 3 000 hommes sont en permanence affectés à cette opération, ce qui signifie que les effectifs vont être plus que doublés dans les prochaines heures. Ces militaires supplémentaires vont être mobilisés pour « surveiller les centres commerciaux, pour protéger tous les Français », expliquait vendredi soir Gérald Darmanin. La dernière fois que ce niveau avait été activé remonte au 29 octobre 2020, quelques heures après l’attentat terroriste à la basilique de Niceet dans les jours suivant l’assassinat de Samuel Paty.
« Période de forte exposition »
Le bulletin Vigipirate souligne que le renforcement du niveau de sécurité intervient « dans une période de forte exposition » avec la Coupe du monde de rugbyles événements au Proche-Orient « qui s’ajoutent à une situation géopolitique internationale déjà fortement dégradée ». Quant à l’opération Sentinelle, elle a été déployée pour la première fois en 2015 par François Hollande, après les attentats visant Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Elle permet de déployer jusqu’à 10 000 militaires pendant un mois sur le territoire national.
Concernant les écoles, Gabriel Attal s’est exprimé suite à l’attaque d’Arrasdemandant le « renforcement de la sécurité autour des établissements scolaires ». 500 établissements seront ouverts ce samedi, et ils « feront l’objet d’une surveillance renforcée », a exposé le ministre de l’Éducation. Dans les prochains jours, plus de 1 000 personnels des équipes mobiles seront déployés « au sein de nos établissements », a-t-il poursuivi.
VIDÉO. Attaque à Arras : « Un moment d’union et de recueillement » dans les écoles lundi
Lors de son allocution télévisée jeudi soir, dans laquelle il s’exprimait sur la guerre entre le Hamas et Israël, le chef de l’État Emmanuel Macron avait annoncé le renforcement des mesures de protection « des écoles, des lieux de culte et de culture ». « 582 d’entre eux ont vu leur sécurisation accrue. 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés », détaillait-il.