Il dit avoir agi « dans le feu de l’action, sans réfléchir ». Un jeune homme originaire de Massy (Essonne) a été condamné ce lundi 4 mars par le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes à 100 jours-amendes de 15 euros et un stage de citoyenneté pour avoir proféré de multiples menaces de mort en ligne contre des policiers juste après la mort de Nahel, le 29 juin 2023. Il avait également relayé les coordonnées de l’agent auteur du tir mortel qui avait touché l’adolescent de 17 ans.
À l’époque, sur les réseaux sociaux et particulièrement Twitter (devenu X), application déjà rodée aux échanges survoltés, les débats font rage.
Une partie défend la police contre « les délinquants ». D’autres, au contraire, pointent le « racisme systémique » et les « débordements » de la profession. Insultes, menaces et mots d’oiseaux fusent. Il ne faudra pas patienter longtemps avant que des émeutes urbaines n’embrasent les rues.
Un internaute, usant d’un pseudonyme, se signale particulièrement : il poste de multiples messages insultants. « Brûle France de merde », « Brûlez tous les racistes de ce pays », « On veut du sang de poulet », liste la présidente du tribunal.
Des propos suffisamment graves pour tomber sous le coup de la loi, caractérisés en menaces de mort. Ce n’est pas tout. Ce même internaute relaie aussi une publication qui partage le nom, prénom et adresse de Florian M., policier poursuivi pour avoir tiré sur Nahel.
Un jeune inséré et sans histoire
Un signalement sur la plateforme Pharos plus tard, les enquêteurs de la police judiciaire du 91 remontent sa trace, malgré le pseudo. Clément D., 22 ans, est interpellé. Ce lundi face au tribunal, il affiche un air contrit et traîne une voix peu assurée : « Je regrette, j’ai honte. Je voyais des gens qui se réjouissaient de la mort du petit, j’ai pris mon téléphone, et voilà. Je regrette sincèrement. »
Ses menaces proférées l’an dernier étonnent d’autant plus que le jeune homme est inséré, travaille. Il n’était jusqu’alors connu que pour une condamnation avec sursis pour détention de stupéfiants et dit n’avoir « jamais eu de souci particulier » avec la police.
« Il faut se souvenir de l’effervescence dans la société à ce moment-là »
« Ses parents ont halluciné quand ils ont appris les faits, souligne son avocate. La famille n’a jamais été victime de racisme ou autre. Je crois qu’il a un gros manque de maturité. Il faut se souvenir de l’effervescence dans la société à ce moment-là… »
La procureure, elle, « entend les excuses » du prévenu et demande six mois de prison assortis du sursis simple. Mais conclut toutefois, comme une mise en garde : « Ce n’est pas parce qu’on a un pseudo qu’on n’est pas soumis à la loi. »
