Deux jours après l’agression de Jean-Baptiste Trogneux, le petit-neveu de Brigitte Macronles trois hommes soupçonnés d’avoir visé l’homme ont été placés en détention provisoire jusqu’à leur procès, renvoyé mercredi au 5 juin.
Âgés de 20, 22 et 34 ans, ils devaient initialement être jugés à Amiens en comparution immédiate, notamment pour violences en réunion, mais leurs avocats ont demandé plus de temps pour assurer leur défense.
Le procureur, Jean-Philippe Vicentini, a requis et obtenu leur placement en détention provisoire, en raison, selon le président du tribunal, « du risque de réitération des faits ».
Des individus déjà condamnés
Une adolescente de 16 ans est également poursuivie dans cette affaire, mais elle doit être présentée à un juge des enfants. Les trois prévenus, déjà condamnés dans le passé pour des violences et des agressions, présentent des profils de marginaux : le plus jeune, Florian C., est un travailleur handicapé en raison de son illettrisme; le plus âgé, Yoan L., est placé sous curatelle.
« En 15 secondes, on se rend compte qu’il faut une expertise psychiatrique », a déclaré à l’audience l’avocat de ce dernier, Me Ibrahima Ndiaye. Huit personnes avaient été interpellées dans ce dossier et quatre ont relâchées mardi soir à l’issue de leur garde à vue.
Lundi soir, alors qu’il rentrait chez lui, le patron de la chocolaterie amiénoise Trogneux, âgé de 30 ans, a été pris à partie par plusieurs personnes qui participaient à une « casserolade »peu après l’interview d’Emmanuel Macron au 20 heures de TF1.
« Un climat de violence incontestable »
Alors qu’ils « commençaient à tambouriner sur les portes et sur les vitres » du magasin, au-dessus duquel se situe le domicile de Jean-Baptiste Trogneux, des manifestants « ont reconnu mon fils » et « les coups ont commencé à pleuvoir », a décrit le père de la victime, neveu de Brigitte Macron.
Selon Jean-Alexandre Trogneux, son fils « a reçu des coups de poing, des coups de pied. Il s’est mis en boule pour se protéger mais il a des blessures à la tête, au visage, au genou et à un doigt ». La victime s’est fait prescrire plusieurs jours d’ITT.
« Il y a un climat de violence incontestable dans le pays », a commenté Gérald Darmanin, invité de France Inter ce mercredi matin. « Sans doute que M. Trogneux a été agressé parce qu’il était de la famille du président de la République », a poursuivi le ministre de l’Intérieur. La veille, Brigitte Macron avait dénoncé, dans une déclaration transmise à l’AFP, « la lâcheté, la bêtise et la violence » des agresseurs de son petit-neveu.
« On a mis quelques poubelles » devant le magasin, ont reconnu au micro de CMR deux des trois personnes interpellées puis relâchées. Selon elles, Jean-Baptiste Trogneux aurait poussé un manifestant qui s’en prenait à sa boutique, « on l’a défendu » ont assuré deux des hommes présents au moment de l’agression. C’est à ce moment-là que le petit-neveu de Brigitte Macron a été roué de coups.