« Retrouvailles après 414 jours sans pouvoir se voir, ni se parler… Merci la vie. » Sur sa page Facebook, Sophie Kamoun pose, l’air ému et ravi, avec Yannick Agnel, lui aussi tout sourire. Une photo postée mercredi après-midi sur le réseau social par l’agente, interdite depuis décembre 2021 et la mise en examen de l’ancien nageur pour viol et agression sexuelle sur mineur d’entrer en contact avec son protégé, placé sous contrôle judiciaire. Contacté, le parquet de Mulhouse (Haut-Rhin) en charge du dossier confirme au Parisien-Aujourd’hui en France ce mercredi soir que les contraintes entourant le double champion olympique ont été allégées.
Ce dernier peut donc, comme en atteste ce cliché, revoir l’ancienne nageuse, aujourd’hui consultante et agente de plusieurs figures de la natation française. Le triple médaillé olympique a également de nouveau le droit de quitter Paris et la petite couronne. Yannick Agnel est toujours interdit d’entrer en contact avec sa victime présumée Naome, la fille de son ancien entraîneur en Alsace Lionel Horter, ainsi qu’avec sa famille. Il ne peut également toujours pas se rendre à Mulhouse, sauf dans le cadre d’une convocation judiciaire.
Des écoutes téléphoniques entre lui et son agente
La justice avait interdit à Yannick Agnel d’entrer en contact avec son agente quelques jours après des écoutes téléphoniques, révélées en décembre 2022 par L’Équipe, entre le double champion du monde 2013 et Sophie Kamoun, qu’il surnomme « belle-maman ». Au téléphone, la consultante de beIN Sports et RMC lui avait recommandé de « nier » les accusations de la jeune femme qui venaient de porter plainte. Elle avait également assuré à la mère de Yannick Agnel de faire « tout perdre » à l’une autre de ses nageuses, Fantine Lesaffre, si cette dernière avait chargé le double champion olympique devant les enquêteurs.
« Contrairement à ce qui est avancé dans cet article (de L’Équipe), je n’ai jamais été à l’origine de la mise en œuvre d’une quelconque stratégie de défense pour le compte de Yannick avec lequel je n’ai plus de contact, pas plus qu’avec ses avocats, depuis son interpellation du 9 décembre 2021 », s’était-elle défendue dans un communiqué.
Yannick Agnel a reconnu « la matérialité des faits », mais pas une éventuelle contrainte, avait expliqué, lors de la mise en examen, la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot. Les faits présumés remontent à 2016, lorsque le nageur avait 24 ans et Naome Horter 13. Une seconde victime potentielle a depuis été entendue par les enquêteurs.