Les accusations à caractère pornographique visant depuis plusieurs jours un présentateur vedette de la BBC sont des « foutaises » et aucun fait « inapproprié ou illégal » n’a eu lieu, a déclaré lundi l’avocat de la victime présumée au cœur de la polémique.
Le géant de l’audiovisuel public britannique est dans la tourmente depuis que le tabloïd The Sun a publié vendredi un article affirmant qu’un présentateur vedette de la BBC, non nommé, avait payé un ou une jeune, mineur au début des faits, pour lui envoyer des photos à caractère pornographique. Les révélations ont fait les Unes des journaux britanniques pendant le week-end et la BBC s’est même entretenue avec la police londonienne lundi sur le sujet.
La victime serait devenue « un fantôme accro au crack »
Mais alors que les rumeurs se multipliaient lundi sur l’identité du présentateur accusé, la BBC a annoncé lundi soir avoir reçu une lettre de l’avocat de la victime présumée qui dément les faits, affirmant que « rien d’inapproprié ou d’illégal n’a eu lieu entre notre client et la personnalité de la BBC ». « Les accusations rapportées dans le journal The Sun sont des foutaises », a ajouté l’avocat, selon la BBC.
Dans son articlele Sun partageait le témoignage d’une femme accusant ce présentateur vedette d’avoir donné, en échange de photos à caractère sexuel, plus de 35 000 livres sterling (40 000 euros) à son enfant au départ âgé de 17 ans, sans préciser s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon. La mère a accusé le présentateur d’avoir « détruit la vie » de son enfant, désormais âgé de 20 ans, devenu en trois ans « un fantôme accro au crack ». Selon le quotidien, la famille a contacté le 19 mai la BBC pour lui faire part de la situation, mais le présentateur est encore resté plusieurs semaines à l’antenne.
La BBC déjà frappée par de graves scandales à caractère sexuel
Le présentateur a été suspendu dimanche. Plusieurs stars de la BBC ont pris la peine pour dire qu’elles n’étaient pas la personne accusée. Après le démenti de l’avocat de la victime présumée, The Sun s’est justifié dans un communiqué en expliquant avoir « rapporté l’histoire de deux parents très inquiets qui se sont plaints auprès de la BBC concernant le comportement d’un présentateur et le bien-être de leur enfant ». « Nous avons vu des preuves qui confirment leurs inquiétudes. Il appartient maintenant à la BBC d’enquêter comme il se doit », ajoute le tabloïd.
Le journal a affirmé plus tôt lundi que le présentateur en question, « une des plus grandes stars de la BBC », a passé la semaine dernière « deux appels paniqués » au jeune. Il lui aurait demandé d’appeler sa mère pour qu’elle fasse « arrêter l’enquête ». La police londonienne a indiqué dans un communiqué qu’elle travaillait pour savoir si des faits répréhensibles avaient été commis mais aucune enquête n’a été formellement ouverte.
La classe politique a vivement réagi, le ministre de la Justice Alex Chalk questionnant lundi sur la BBC la décision du groupe de ne pas avoir suspendu le présentateur dès les premières révélations. La BBC a déjà été frappée par de graves scandales à caractère sexuel, au premier rang desquels l’affaire Jimmy Savile, qui a éclaté en 2012, un an après la mort de cet animateur star. Cet homme était un prédateur sexuel, auteur de viols et d’agressions sexuelles sur des mineurs pendant des décennies.