Nice se muscle contre les squatteurs. Par l’intermédiaire de son sponsor social Côte d’Azur Habitat (CAH)la Ville vient de lancer une expérimentation inédite avec la société Verisure, pour prévenir les tentatives d’occupation illégale dans les HLM. Concrètement, en cas d’intrusion, le dispositif déclenche, classiquement, une sirène, puis l’opérateur de télésurveillance demande un mot de passe. Et c’est là que tout peut se corser : si la personne ne le connaît pas ou ne répond pas, elle se retrouve plongée dans un brouillard diffusé à travers les pièces. Une épaisse fumée, « non toxique » est-il précisé, mais suffisamment dense pour perturber la visibilité et faire fuir.
En parallèle, l’alerte est automatiquement donnée aux agents de sécurité de la société d’alarme et des photos sont prises. « On n’est pas restés plus de 20 secondes lors d’un test. À partir du moment où ça se propage, ça pique les yeux, on n’y voit rien », se félicite Anthony Borré, premier adjoint de Nice et président de CAH. Le choix d’employer cette méthode forte n’est pas anodin.
Le bailleur social, qui a multiplié les initiatives ces dernières années, assure constater « une recrudescence » des squats. « Il y a urgence, détaille l’élu. Des individus sont tellement outillés qu’ils arrivent à faire sauter les portes anti-squat, extrêmement solides, que nous avons installées. Il y a aussi des dealers ou narcotrafiquants qui veulent prendre possession d’appartements vacants entre deux locations ou des habitations vidées car elles vont être détruites. »
Durant le premier semestre de cette année, 47 squats ont notamment été récupérés par le Service tranquillité qui a effectué 234 interventions sur le terrain. La lutte contre ce phénomène passe aussi par la justice : en 2023, 51 procédures ont été engagées et 17 expulsions obtenues. Le dispositif, d’un coût total de 36 000 euros, est testé durant six mois dans une quarantaine de logements avant sa probable extension.
