MUNICH – Le président français Emmanuel Macron a interpellé vendredi Vladimir Poutine pour lui avoir dit l’année dernière que le groupe paramilitaire Wagner n’avait rien à voir avec la Russie.
“Il y a un an, j’ai parlé à Poutine et il m’a assuré que la Russie n’avait rien à voir avec le groupe Wagner”, a-t-il déclaré lors de la conférence de Munich sur la sécurité. “J’ai accepté ça”, a-t-il dit.
Le groupe Wagner a depuis fourni des services militaires soutenant l’effort de guerre de la Russie. Cela signifie que Moscou « a officialisé le fait que Wagner était un média néo-mafieux explicite, direct, diplomatique et militaire de la Russie dans le monde », a déclaré Macron.
Le discours de Macron intervient alors que les dirigeants du pays et les responsables de la sécurité se sont réunis pour un événement de trois jours dans la capitale bavaroise, une conférence dominée par les efforts de l’Occident pour s’aligner sur la manière de soutenir Kiev dans son conflit avec la Russie.
Le président français a déclaré que le moment n’était pas venu de dialoguer avec la Russie et a appelé les États occidentaux à « intensifier » leur soutien à une contre-offensive ukrainienne. Mais il a suggéré que – lorsque les négociations mettraient fin à la guerre à des conditions acceptables pour Kiev – l’Europe et la Russie devraient “créer un équilibre imparfait” sur le continent.
“Il est temps pour une transition”, a-t-il dit, suggérant que la Russie et ses adversaires devront s’entendre sur une nouvelle architecture de sécurité régionale, la qualifiant d'”équilibre imparfait”.
Mais il a souligné que le moment n’était pas propice aux négociations, notant qu’il était « trop tôt » pour formuler une telle entente Europe-Russie.
Les commentaires reflètent l’opinion de longue date de Macron selon laquelle les garanties de sécurité pour la Russie sont une composante « essentielle » de tout pourparler de paix. Moscou doit être satisfait de la façon dont la guerre se termine, sinon tout accord ne serait rien de plus qu’un cessez-le-feu et non un traité, affirme-t-il.
Laura Kayali a contribué au reportage.
CORRECTION : Cet article a été mis à jour pour refléter correctement Macron a comparé le groupe Wagner à la mafia.