Absent de son procès, l’homme qui a tué Karim N. dans la nuit du 3 au 4 septembre à Asnières, est condamné à trente ans de réclusion criminelle. La cour d’assises des Hauts-de-Seine a rendu son verdict en début de soirée ce jeudi, après huit heures de délibéré. Un verdict qui condamne également le complice de Bakoutoubo D., Jonathan D., à une peine de seize ans de réclusion.
Les jurés sont allés bien au-delà des réquisitions de l’avocat général, qui demandait 15 ans à l’encontre du tireur, 12 à l’encontre de son complice. Ils ont manifestement tenu à marquer la différence entre les deux accusés, même si les deux hommes s’étaient engagés, ensemble, dans la folle virée qui s’est achevée avec la mort de Karim, tué à l’âge de 26 ans.
Il tire par le toit ouvrant de la voiture
Dans la soirée du 3 septembre 2019, des jeunes du quartier des Fossés-Jean, à Colombes, débarquent dans la cité-jardin de Suresnes, où Bakoutoubo D. et Jonathan D. ont grandi. Une bagarre éclate aussitôt, laissant le frère de Bakoutoubo blessé. Trois heures plus tard, Jonathan et Bakoutoubo, armé d’un fusil à canons superposés, tournent en voiture dans les quartiers nord de Colombes, pour retrouver ceux qui ont humilié la cité-jardin.
De son côté, Karim N. et ses copains sont en alerte, sachant qu’une Golf de Suresnes rôde dans le quartier. Alors eux aussi tournent dans le secteur. Les deux voitures se retrouvent l’une derrière l’autre au feu rouge. Bakoutoubo se redresse pour sortir son fusil par le toit ouvrant. Karim vient d’ouvrir la portière de sa voiture. Il reçoit une décharge de plus de 80 plombs dans la poitrine, qui ne lui laisse aucune chance.
Jonathan D. et Bakoutoubo D. prennent la fuite. Le premier est arrêté quelques mois plus tard. Le second, parti en Afrique, n’a jamais reparu.
Quatre autres personnes ont comparu dans cette affaire, pour avoir aidé les fuyards à échapper à la police. Ils sont condamnés à quinze mois de prison, sauf l’ex-petite amie de Jonathan, que les jurés ont relaxé.