Sacré camouflet pour les enquêteurs. Après plus de six ans d’instruction, le tribunal de Paris a relaxé ce mardi après-midi Marc Hornec, présenté comme une figure du grand banditisme, pour la tentative d’extorsion dont avait été victime un chef d’entreprise à Paris en mai 2016. D’après l’accusation, « le forain » avait participé à un déjeuner au cours duquel ce dirigeant de PME s’était vu intimer l’ordre de rembourser 550 000 euros à un créancier. « Vaut mieux payer plutôt que de finir dans un coffre », aurait-on menacé le patron.
S’agissait-il de Marc Hornec ? La justice dit que ce n’est pas le cas. Déjà, à l’audience, la victime n’a pas du tout reconnu le manouche de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Et pourtant, avait-elle expliqué, elle aurait dû s’en souvenir puisqu’il ressemblait drôlement à Gérard Depardieu. Même le parquet avait fini par charger les enquêteurs, estimant qu’ils avaient enquêté avec un « prisme Marc Hornec » en tentant « de le faire entrer dans le dossier ». Une relaxe avait été requise.
Il récupère 150 000 euros de bijoux et de montres saisis lors de la perquisition
Le ministère public n’avait pas, pour autant, abandonné toutes les poursuites à l’encontre du prévenu. Pour le blanchiment en récidive (près de 150 000 euros de bijoux et de montres avaient été saisis lors d’une perquisition chez « le forain »), il avait requis deux ans de prison, 150 000 euros d’amende et la confiscation des biens.
Le tribunal a finalement considéré qu’il n’y avait pas « d’éléments de preuves de nature à mettre en évidence l’objet des poursuites ». « Mon client obtient la restitution intégrale de ses objets placés sous scellés lors de la perquisition et naturellement de sa caution », se réjouit David Cazeneuve, qui défend Marc Hornec avec Stéphane Sebag.
Malgré sa relaxe, « le forain » n’ira pas demander « réparation » pour les huit mois de détention provisoire à l’isolement dans le cadre de cette affaire.