« Ce qui s’est passé, c’est quelque chose que je trouve terrible », déplore José-Marie, qui habite les environs du parc des Buttes-Chaumont, dans le XIXe arrondissement de Paris, depuis 30 ans. « Ça fait un peu paniquer, quand même », glisse aussi Bkota, un autre riverain occupé à filmer deux plongeurs dans le lac du parc. Plus loin, une grappe d’enquêteurs arpente l’espace vert de 25 hectares afin d’identifier d’autres morceaux de corps, après la découverte d’un tronc de femme dans une zone reculée du parc la veille. « Cela fait trois jours que nos chiens disparaissent dans les fourrés », s’inquiètent Gislaine et Magali, deux promeneuses.
« Ça ne m’étonnerait pas qu’on retrouve des trucs au niveau de la voie ferrée, là-bas », s’exclame un policier en contrebas. Une remarque presque prémonitoire puisque vers 11h du matin, d’autres restes humains sont en effet identifiés le long des rails de la Petite Ceinture, une voie ferrée abandonnée qui tranche le parc plus loin.
José-Marie, fin connaisseur des lieux, assure n’être pas étonné. Il impute le drame à la géographie de ces Buttes Chaumont taillées dans une ancienne carrière de gypse à la fin du XIXe siècle : « Le parc est très vaste, conçu avec des sortes de forêts, des lieux dégagés, et d’autres complètement fermés, donc il y a des coins quand même très isolés et qui ne permettent pas d’avoir de sécurité, de jour comme de nuit ». Une retraitée, qui habite là depuis 40 ans, ne se laisse pas non plus emporter par la stupéfaction : « Comme c’est facile d’accès, c’est facile aussi d’y déposer des objets ».
Pour l’heure, l’identité de la victime reste inconnue, tout comme les circonstances de son décès. Une enquête pour assassinat a été ouverte le 13 février. L’autopsie devrait être réalisée ce mardi. Des images de vidéosurveillance seront aussi disséquées par les enquêteurs, afin de mieux comprendre les circonstances de ce crime.